En 1997, l’émission alémanique Kassensturz présentait pour la première fois un test du rayonnement électromagnétique émis par les téléphones mobiles. Depuis, le sujet suscite une inquiétude croissante chez les consommateurs, à la mesure de leur engouement pour le telefonino. Certes, aucune étude scientifique n’est venue prouver ni réfuter, les risques pour la santé de ce rayonnement. Mais en tout état de fait, son absorption par le cerveau et les yeux de l’utilisateur en augmente la température, et certains n’hésitent pas à y voir l’origine de cancers.
Des promesses
Face à ces préoccupations, deux constructeurs (Nokia et Ericsson) s’étaient engagés à faire figurer, dès cette année, le taux de rayonnement dans le mode d’emploi de chaque appareil, ou dans une feuille jointe à l’emballage. Deux mesures que les associations de consommateurs jugent insuffisantes. Cela d’autant que les valeurs indiquées seraient fournies par les constructeurs, et non par un institut de test indépendant.
Valeurs dissuasives
De toute façon, aucun appareil aujourd’hui en vente n’indique son niveau de rayonnement, ce qui incite à douter de la bonne foi des constructeurs... Il faut dire que ces valeurs ont de quoi faire reculer les consommateurs, comme le montre le test confié par Bon à Savoir
à l’institut spécialisé australien EMC Technologies. En décembre 2000, nous avions déjà fait analyser 28 appareils, avec des résultats très décevants: deux modè-les seulement n’émettaient qu’un faible rayonnement. C’est pire encore avec les dix nouveaux mobiles arrivés récemment sur le marché. Ils sont certes plus beaux, plus légers et plus performants, mais ils sont aussi plus «rayonnants»: la moitié d’entre eux ont en effet un taux d’absorption spécifique (TAS, voir encadré) supérieur à 1 W/kg de masse corporelle.
Loin de l’optimum
Or, même si la valeur limite est fixée par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) à 2,0 W/kg, les spécialistes estiment qu’on est loin de l’optimum. «Un TAS de
0,2 W/kg est parfaitement réalisable», affirme ainsi Niels Kuster, du laboratoire spécialisé zurichois It’is. Mais confrontés aux mesures relevées sur leurs appareils, les fabricants ont beau jeu de le souligner: tous les appareils mis en vente respectent la valeur limite.
décrypter les chiffres du test
Une échelle claire pour le consommateur
Scientifiquement, le rayonnement émis par les portables se mesure en taux d’absorption spécifique, ou TAS. Soit la quantité de rayonnement absorbée par kilo de masse corporelle de l’utilisateur. En Suisse, la valeur limite du TAS est fixée à 2,0 W/kg. Mais accompagner les mobiles de cette seule indication serait insuffisant aux yeux de l’OFSP, qui propose une échelle clairement appréciable par les consommateurs:
• Rayonnement très faible: moins de 12,5% de la valeur limite (2,0 W/kg).
• Rayonnement faible: 12,5% à 25% de la valeur limite.
• Rayonnement moyen: 25,1% à 50% de la valeur limite.
• Rayonnement fort: 50,1 à 100% de la valeur limite.
C’est sur la base de cette échelle que les spécialistes de EMC Technologies ont apprécié le rayonnement des mobiles que Bon à Savoir leur a soumis (voir tableau).