A l’aéroport d’Edimbourg, le guichetier de British Airways est resté courtois, mais n’a fait preuve d’aucune indulgence. Nos lecteurs, Serge et Loredana Chatelain, ont dû s’acquitter d’une taxe de 58 fr., parce que leur unique bagage de soute dépassait de deux petits kilos la franchise de 23 kg fixée par le transporteur.
«Comme les compagnies acceptent généralement une vingtaine de kilos par personne, nous pensions simplement qu’une valise de 25 kg pour deux pouvait être admise comme raisonnable», précise Serge Chatelain. En lui-même, le raisonnement n’est pas absurde. Mais, dans les faits, il s’avère erroné. Le poids maximal d’un bagage est identique, qu’il appartienne à un ou à plusieurs passagers.
«Les limites sont établies par les compagnies aériennes et peuvent varier de l’une à l’autre», explique l’Association internationale du transport aérien (IATA). Un coup d’œil dans les règlements des cinq principaux transporteurs européens ainsi que Swiss et easyJet, démontre une certaine uniformité pour la classe économique. Qu’il s’agisse d’un vol en Europe ou intercontinental, la franchise en classe économique est de 23 kg en soute, sauf chez easyJet (voir tableau).
Réalité plus complexe
Pourtant, ces similitudes cachent une réalité plus complexe. Selon les compagnies, le nombre de bagages autorisés peut varier en fonction de la destination et de la classe choisie, sans compter qu’il faut respecter des dimensions maximales, car il existe des dispositions particulières pour les instruments de musique et les équipements sportifs.
Dès lors, il n’est pas toujours évident de s’y retrouver. Air France rétorque que la franchise est indiquée aussi bien lors de la réservation en ligne que sur le billet lui-même. Dans le cas de nos lecteurs, ce n’était pas aussi clair. Le voyage a été organisé par une agence et le reçu des tickets électroniques – les voyageurs se présentent à l’enregistrement avec leur passeport, sans billet – indique simplement, en anglais, «contacter la compagnie pour confirmer la franchise».
Pour éviter les mauvaises surprises au check-in, il est donc conseillé de se renseigner préalablement auprès de l’une des sources suivantes:
> le contact téléphonique du transporteur aérien, qu’on trouve par exemple sur le site de Genève Aéroport (www.gva.ch). Une certaine prudence s’impose néanmoins quant aux informations données. Les employés d’easyJet ont ainsi fait preuve d’une incroyable incompétence en nous fournissant des tarifs totalement différents à chacun de nos trois appels. Nous avons finalement dû contacter le directeur marketing de la compagnie pour la Suisse afin d’obtenir des données fiables ;
> le site de la compagnie. La clarté des informations est toutefois très variable;
> auprès du tour-opérateur, le cas échéant.
En cas de dépassement de poids, la facture peut être salée, si le guichetier ne fait pas preuve de souplesse. Lufthansa demande par exemple 121 fr., à l’aller comme au retour.
Deux astuces
> Privilégiez un deuxième bagage plutôt qu’un dépassement de poids. La taxe est parfois moins élevée, comme chez Lufthansa, qui facture alors 60.50 fr., au lieu de 121 fr. Pour ce montant, on pourra prendre 46 kg (2 x 23 kg), alors qu’une seule valise ne doit pas dépasser 32 kg, afin de protéger le dos des bagagistes.
> En payant en ligne la taxe de bagage supplémentaire, on peut obtenir des réductions, de 20% chez Air France, par exemple. Chez easyJet aussi, les frais de bagages payés en ligne sont nettement inférieurs à ceux demandés à l’aéroport: 18 fr. contre 40 fr.
Sébastien Sautebin
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.