Lorsqu’un locataire emménage dans un appartement, le propriétaire lui demande généralement de verser une garantie équivalant à deux, voire trois loyers (maximum légal). Il n’est pas toujours évident de trouver une telle somme, surtout quand un litige retarde la libération de son ancienne caution. On peut alors tenter de négocier une réduction de cette somme avec le propriétaire ou faire appel à la solidarité familiale.
Si ces solutions ne portent pas leurs fruits, le recours à une société de cautionnement ou à un emprunt bancaire permettra sans doute de ne pas avoir à élire domicile sous le pont le plus proche.
Le cautionnement
Les sociétés de cautionnement se portent garantes d’un locataire moyennant une prime annuelle. En cas de défaillance, elles paient les sommes dues, puis se retournent contre leur client.
Une poignée d’entreprises proposent cette solution en Romandie, dont Alba Assurances, AssurCaution et le précurseur SwissCaution.
Chez Alba, le système repose sur une base forfaitaire annuelle de 75 fr. comprenant une RC locataire, à laquelle s’ajoutent 3% du montant de la caution, le tout étant soumis au timbre fédéral (5%). Pour une caution de 5000 fr., la prime annuelle s’élève donc à 236 fr. Alba a fixé quatre dates de résiliation par an. En cas de résiliation anticipée, le remboursement n’est possible qu’au prorata de l’une des quatre échéances.
Chez AssurCaution, on verse 300 fr. à la signature pour la première année civile, puis
25 fr./mois ou, à choix, par abonnement annuel de 300 fr. Dans ce dernier cas, les mois restants ne sont pas remboursés en cas de résiliation en cours d’année.
Chez SwissCaution, le locataire verse une prime unique de 231 fr. la première année civile. Par la suite, il s’acquitte d’une prime annuelle de 5% de la caution, de 20 fr. de frais et du timbre fédéral. Pour une garantie de 5000 fr., la prime annuelle s’élève donc à 284 fr. Pas de remboursement au prorata des mois restants en cas de résiliation en cours d’année.
> Avantages: avec le système de cautionnement, il n’y a aucun dépôt à effectuer. Il n’est donc pas nécessaire de disposer d’un capital pour s’acquitter d’une garantie de loyer.
> Inconvénients: l’argent est versé à fonds perdu et le système s’avère finalement coûteux. Supposons qu’un locataire signe le 1er octobre 2006 pour une caution de 5000 fr. Dix ans plus tard, il aura versé plus de
3000 fr. à SwissCaution!
Le crédit bancaire
Les prêts bancaires constituent une solution moins coûteuse qu’il n’y paraît pour régler sa garantie de loyer.
La Banque Migros, par exemple, octroie des crédits privés avec un taux d’intérêt de 8,5%, l’un des plus bas en Suisse. Reprenons l’exemple d’une caution de 5000 fr. Pour un versement en douze mensualités de 435 fr., la banque demande des intérêts se montant à 224 fr. Sur cinq ans, les intérêts dus s’élèveront à 1111 fr.
> Avantages: le coût annuel est plus bas que les tarifs des sociétés de cautionnement (voir tableau). De plus, l’emprunt, placé en banque comme garantie de loyers rapporte un intérêt d’environ 0,4% (soit 20 fr./an dans notre exemple), ce qui n’est pas le cas du cautionnement.
> Inconvénients: il faut disposer d’un budget adéquat pour payer ses mensualités. Et il ne faut pas oublier que les banques peuvent être tatillonnes lorsqu’il s’agit de crédit!
Sébastien Sautebin