Quand son chemisier préféré ressort tout rétréci de la machine à laver, la déception est de taille. Mais on ne peut s’en prendre qu’à soi-même. Or, ce genre de mésaventure peut aussi arriver au pressing. Avant de confier un vêtement, il faudrait donc toujours lire les panneaux indiquant les taux d’indemnité versés en cas de perte ou de dommage. Histoire d’éviter une deuxième déconfiture, après la constatation des dégâts.
Sachez, en effet, que les vêtements courants perdent chaque année environ 25% de leur prix à neuf. Le calcul est donc vite fait: après quatre ans, un pullover ou une jupe n’a plus qu’une valeur sentimentale.
Une indemnité honnête
C’est l’expérience faite, début mai, par Maria Linares Novo. Elle dépose un complet de son mari dans un pressing genevois. Une semaine plus tard, on lui annonce que le pantalon a dû subir un deuxième nettoyage, à cause de taches récalcitrantes. Lorsqu’elle récupère l’habit, à l’origine anthracite, elle remarque que la soie est devenue noire et rêche. Notre lectrice retourne donc au pressing pour faire constater les dégâts.
La gérante lui propose d’abord 130 fr. d’indemnité, puis accepte d’aller jusqu’à 150 fr. Très correct! Elle s’est d’ailleurs elle-même renseignée auprès du magasin, où sa cliente a acheté le costume en 1997: il a coûté 399 fr. «Mais c’est moi la perdante, estime Maria Linares Novo. Ce pantalon n’est plus fabriqué et il est difficile de trouver un autre modèle qui s’accorde à la veste.»
Pourtant, le pressing est déjà allé bien au-delà des indemnités annoncées. Un panneau, accroché au mur derrière le comptoir du commerce, indique qu’en cas de dommage ou de perte de l’article déposé, il sera versé au maximum dix fois le prix payé pour le nettoyage, en l’occurrence 10,50 fr. Le pressing aurait donc pu se limiter à rembourser 105 fr. à notre lectrice!
Un costume perdu
Puisque le costume vieux de trois ans ne valait presque plus rien, «150 francs, ce n’est pas mal», confirme la secrétaire de l’organe paritaire pour la liquidation des litiges (PSE) avec un teinturier. Et cela même s’il s’agit d’un vrai crève-cœur pour Maria Linares Novo.
Sophie Reymondin
En cas de litige Indemnités fixées par des tabelles
Chaque consommateur peut s’adresser à l’Organe paritaire pour la liquidation des litiges (PSE) en cas de problème avec un teinturier. Mais avant, il doit prouver qu’il s’est efforcé sans succès de trouver une entente avec la partie adverse. Il pourra alors envoyer la pièce de textile endommagée au PSE et décrire le dommage sur un formulaire*. Attention: les frais de dossier, s’élevant à 100 fr., doivent être payés à l’avance par le plaignant. Et ils ne sont pas remboursés si la Commission tranche en faveur du teinturier.
Selon les tabelles en vigueur, l’Organe paritaire tient compte du prix d’achat du vêtement, mais aussi de son âge et de son état avant le nettoyage. Mais sachez qu’un habit perd environ 25% de sa valeur par année. Les teinturiers membres de l’Association suisse des entreprises d’entretien des textiles (ASET) se fient également à ces tabelles pour rembourser leurs clients en cas de dommage. Mais certains pressings fixent eux-mêmes leur taux d’indemnisation, par exemple dix fois le prix du nettoyage. C’est valable, à condition que le client en soit clairement informé.
*Pour l’obtenir, s’adresser à l’Organe paritaire de l’Association suisse des nettoyeurs des textiles, (044) 206 42 33.