Si aguicheurs soient-ils, les emballages doivent répondre aux exigences du droit alimentaire. Par exemple, les ingrédients ne peuvent pas être énumérés dans n’importe quel ordre et les substances allergènes doivent figurer sur l’étiquette même lorsqu’elles sont présentes à l’état de traces.
Malheureusement, les informations légales se trouvent souvent noyées dans une masse de slogans prometteurs, d’indications inutiles et de labels pas toujours explicites. Autant de mentions autorisées, pour autant qu’elles respectent une règle de base du droit alimentaire: l’interdiction de la tromperie. Il est par exemple trompeur d’illustrer un emballage avec une belle photo de fruits frais, tandis que le produit ne comprend que des arômes. De même, il est interdit de prêter des vertus thérapeutiques à une denrée alimentaire.
Avec la raréfaction de l’indication du prix directement sur le produit, le consommateur doit aussi s’armer de patience pour connaître le coût de ce qu’il achète.
L’Ordonnance sur l’indication des prix (OIP) prévoit pourtant l’obligation d’un affichage bien visible. Décidément, la Police du commerce, autorité de surveillance en la matière, a encore du pain sur la planche!
Les ingrédients
Ils doivent être indiqués par ordre décroissant de leur importance pondérale. Ceux qui représentent moins de 2% du produit fini peuvent figurer dans n’importe quel ordre (additifs, arômes, etc.). Ainsi, dans la confiture de fraises ci-contre, le sucre est le principal ingrédient et les fraises le second.
La quantité d’un composant
Elle n’est obligatoirement mentionnée que si l’ingrédient est mis en évidence sur le produit (soit par l’illustration, soit par l’appellation). C’est le cas pour les fraises de la confiture (35 g de fruits pour 100 g) ou encore pour les petits-pois-carottes (31% chacun).
La proportion de sucre et de sel n’est affichée qu’à bien plaire – et pour rendre service aux personnes suivant un régime.
Les ingrédients allergènes
Ils figurent obligatoirement sur l’emballage, même s’ils ne risquent de subsister qu’à l’état de traces (en principe au moins 1 g par kilo ou par litre). Ce sont principalement les denrées suivantes ainsi que les produits qui en contiennent: céréales avec gluten, crustacés, œufs, poisson, arachides, soja, lait, fruits à coque dure (noix, etc.), céleri, moutarde, graines de sésame, sulfites, mollusques. Et attention: ces substances se trouvent parfois où on ne les attend pas, comme le gluten dans certains bouillons, épices ou saucisses.
Les prix
Les prix doivent être indiqués sur la marchandise elle-même ou à proximité (inscription, impression, étiquette, panneau, etc.), de façon à être bien visibles (ordonnance sur l’indication des prix). En pratique, c’est l’affichage sur le rayon qui se généralise, avec son lot d’imprécisions et d’erreurs…
Le prix unitaire (par kilo, par 100 g) est en principe indiqué en plus du prix de détail, à moins que les marchandises soient vendues à la pièce.
Le prix est mentionné en francs suisses, toutes taxes comprises. Une indication parallèle en euros est autorisée, pour autant qu’elle ne crée pas de confusion et que le vendeur signale le taux de change franc-euro.
L’étiquetage nutritionnel
La mention des calories ou des différents éléments nutritionnels n’est pas obligatoire, à moins que le produit vante une propriété particulière (par exemple «riche en protéines»).
S’il est indiqué, comme sur ce paquet de muesli, le tableau nutritionnel doit respecter certaines règles. Les éléments seront toujours présentés dans le même ordre: la valeur énergétique, la teneur en protéines, en glucides, en sucres, en lipides, en acides gras saturés, en fibres alimentaires et en sodium. Un tableau nutritionnel simplifié est admis, tel que l’affiche cette confiture de fraises: valeur énergétique, protéines, glucides et lipides.
Date limite de consommation
L’indication «à consommer jusqu’au...» figure sur les denrées à conserver sous réfrigération, telles que produits laitiers, viande ou poisson. Ceux-ci ne peuvent plus être vendus après cette date. Ils doivent encore afficher la température de conservation (en général 5 degrés au maximum).
La date de durabilité minimale
La mention «à consommer de préférence avant le...» figure sur les produits moyennement périssables, tels que la confiture de fraises (ci-contre). Elle n’est en revanche pas obligatoire sur les fruits et légumes préemballés (à moins qu’ils n’aient été coupés ou pelés), ni sur les denrées de très longue conservation, comme les alcools, le vinaigre, les bonbons, etc.
Les autres références, telles que la date limite de vente ou la date de fabrication, ne sont en revanche pas obligatoires.