De nouveaux labels très discutables
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Bon à Savoir 03-2001
21.03.2001
Dernière mise à jour:
19.01.2023
François Marthaler
Les données concernant la consommation d’énergie, exprimées en kilowattheures (kWh) ou en mégajoules ne disent pas grand-chose au commun des mortels. C’est pourquoi l’Union européenne a adopté, en 1994, une directive permettant d’attribuer une note (de A à G) présentée selon un étiquetage lui aussi normalisé. Pour rester eurocompatible, la Suisse a récemment adopté le marquage européen.
Jusqu’ici, la consommation électrique des appareils frigorifiques était déc...
Les données concernant la consommation d’énergie, exprimées en kilowattheures (kWh) ou en mégajoules ne disent pas grand-chose au commun des mortels. C’est pourquoi l’Union européenne a adopté, en 1994, une directive permettant d’attribuer une note (de A à G) présentée selon un étiquetage lui aussi normalisé. Pour rester eurocompatible, la Suisse a récemment adopté le marquage européen.
Jusqu’ici, la consommation électrique des appareils frigorifiques était déclarée en kWh par 24 heures et par 100 l de capacité utile, et en kWh/an. Cette façon de faire facilitait les comparaisons entre appareils de contenance variée. Un peu comme l’affichage du prix par 100 grammes utilisé pour les produits alimentaires.
Plus grand, moins gourmand
Toutefois, les lois de la physique font qu’un appareil de plus grande capacité consomme moins d’énergie rapportée au volume utile, même s’il affiche une consommation totale plus grande. Pour comparer ce qui est comparable, la directive européenne impose donc de confronter la consommation d’un produit X avec un appareil «idéal» de même contenance.
Exemple avec un congélateur armoire Sibir GS75 de 53 l, consommant 252 kWh/an, et un congélateur bahut Querop AB108 de 101 l, qui avale 299 kWh/an dans les conditions normalisées d’essai. En ramenant ces consommations à un litre
de capacité, le premier re-
quiert 4,75 kWh et le deuxième 2,96 kWh. Le congélateur armoire consomme donc 60% d’énergie en plus que le bahut. Pourtant il reçoit la mention B (très bon), et le bahut la mention E (médiocre)...
L’explication de ce paradoxe est simple. Les experts du centre européen de normalisation (CEN) ont calculé que la consommation annuelle «standardisée» d’un congélateur armoire de 53 l est de 340 kWh, alors que celle d’un bahut de 101 l est de 278 kWh. Comparées à ces grandeurs «idéales», l’armoire Sibir est donc meilleure que la moyenne, alors que le bahut Querop est légèrement moins performant.
Pourtant, un congélateur armoire consomme nécessairement plus qu’un bahut. Notamment parce qu’à chaque ouverture de la porte, tout le contenu en air glacé s’écoule parterre et qu’une quantité équivalente d’air chaud et humide le remplace. Autre élément défavorable aux armoires: l’exploitation du volume est moins efficace, puisque les denrées ne s’entassent pas, mais se rangent dans des tiroirs.
La classification imposée par l’Union européenne est donc très discutable. Si l’on suit son raisonnement dans le monde automobile, un gros 4x4 qui ne consommerait «que» 15 litres aux 100 kilomètres au lieu des 18 observés en moyenne serait en effet désigné comme plus écologique qu’une petite voiture deux fois plus sobre que l’on comparerait à une VW Lupo 3 litres!
Consommateur averti
Le consommateur averti ne s’inquiétera donc que de la consommation annuelle du congélateur et choisira un bahut dont le volume est adapté à son besoin. Parmi les modèles disponibles, il retiendra celui qui porte le label écologique européen (une fleur) attestant aussi d’autres qualités écologiques de l’appareil.
François Marthaler
(*) La Bonne Combine
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