C’est une impression diffuse mais tenace que l’on sent monter depuis plusieurs mois. Un cafouillage et une incertitude qui, semaine après semaine, se glissent plus profondément dans notre quotidien. On a vu d’abord le prix de l’essence grimper en flèche. Puis celui de l’alimentation (lire ici), du gaz, du mazout et, aujourd’hui, on nous annonce non seulement un prix de l’électricité en forte hausse, mais aussi de probables coupures de courant dans les mois à venir. Le tout, inévitablement, accompagné d’augmentations conséquentes de nos charges de loyers. Et d’une hausse importante du tarif des primes de l’assurance maladie à venir, que l’on nous agite déjà sous le nez.

Après une épuisante période de pandémie, les nerfs des consommateurs sont mis à rude épreuve face à la promesse d’une telle érosion de leur pouvoir d’achat. Surtout que l’on sait déjà que d’éventuelles revalorisations de salaires ne la compenseront pas.

Si l’inquiétude monte, c’est aussi que la communication de nos autorités s’avère gauchement anxiogène, exposant impudemment les problèmes plutôt que les solutions. Les injonctions anachroniques («achetez des bougies!») se les disputent aux culpabilisations en série, transformant bientôt chaque acte de notre journée en délit de mauvais citoyen potentiel. Autant d’énergie inutilement consacrée à notre infantilisation plutôt qu’à notre instruction.

Le résultat? Nous l’avons tous sous les yeux: nos dépenses flambent et notre confiance fond.

On le sait, l’acceptation de mesures de prévention et de gestion de crise passe par l’adhésion du public: il est dès lors nécessaire que chacun soit en mesure d’évaluer les enjeux le plus objectivement possible, et donc de comprendre clairement les options et les décisions prises. Nous en sommes loin.

Dans ce numéro, vous trouverez les résultats de l’observatoire des prix de Bon à Savoir relevés au mois d’août. La reprise des augmentations se fait sentir après une légère accalmie en juillet, et les différences entre grandes surfaces restent importantes: une opportunité de diminuer ses frais en choisissant les produits les moins chers.

Nous avons également évalué les baisses de charges possibles pour les locataires, dans deux scénarios, qui permettent, dans tous les cas, des économies non négligeables (lire ici). En attendant que des mesures dignes de ce nom viennent enfin réellement soulager les ménages.

Pierre-Yves Muller

Rédacteur en chef