Depuis plusieurs années, la noix de coco offre à notre palais une note tropicale familière: on peut croquer sa pulpe fraîche, l’utiliser séchée ou l’incorporer sous forme de lait à diverses recettes. Mais, depuis peu, la nouveauté, c’est «l’eau de coco», une boisson qui fait un tabac aux Etats-Unis. Tour d’horizon de ce fruit et de ses produits dérivés.
Double facette
La noix de coco a des effets contradictoires sur notre système cardiovasculaire. D’une part, elle contient des lipides constitués à 90% de graisses saturées déjà suffisamment présentes dans notre alimentation (beurre, viandes grasses et pâtisseries). Or, consommées en excès (plus de 20 g par jour, soit environ 50 g de pulpe fraîche ou 35 g de coco séchée), ces graisses augmentent le risque de développer des maladies cardiovasculaires.
Mais, d’autre part, elle apporte des quantités appréciables de potassium, un minéral bénéfique contre la tension artérielle. De plus, elle est particulièrement riche en fibres alimentaires: avec 10 g pour 100 g de pulpe fraîche, elle en contient autant que la figue sèche, une référence en la matière. Outre leur effet régulateur sur le transit intestinal, ces fibres jouent un rôle favorable dans la prévention de certains cancers, comme celui du côlon, et peuvent avoir une incidence positive contre les maladies cardiovasculaires.
On l’aura compris: consommée modérément, la noix de coco offre à l’organisme des fibres et des minéraux essentiels, sans pour autant nuire à la santé. Ce fruit se décline sous des formes diverses et variées, plus ou moins pratiques.
Le lait de coco
Le lait de coco est obtenu par broyage et filtration de la pulpe. Ainsi, contrairement à une idée reçue, il n’est pas le liquide contenu dans la noix. On l’emploie généralement à la place de la crème, notamment dans la cuisine asiatique, pour parfumer des currys et dans la confection de flans, de glaces ou de boissons.
Avec 200 kcal par décilitre, le lait de coco est très proche des valeurs de la crème à café. Contrairement à celle-ci, il est dépourvu de calcium, de vitamines A et D. Mais il a l’avantage de contenir plus de fer, de magnésium et de potassium.
La graisse de coco
La graisse de coco, également appelée «huile de copra», a la particularité d’être solide à température ambiante en raison de sa haute teneur en acides gras saturés. Elle peut aussi supporter des températures élevées, encore mieux que l’huile d’arachide ou d’olive. Mais, en raison de la mauvaise qualité de ses graisses, il est déconseillé de l’utiliser régulièrement.
L’eau de coco
Avec son goût à la fois doucereux et aigrelet, l’eau de coco est le breuvage typique des tropiques. La noix, encore verte et coupée à son sommet, est présentée avec une paille. Récupérée par l’industrie, cette boisson naturelle est désormais pasteurisée et stérilisée avant d’être mise en berlingots.
Et même parfois complétée par des arômes et du jus de fruits. Ultratendance outre-Atlantique, on la trouve aujourd’hui aussi en vente dans nos supermarchés. Mais attention: si ce genre de boisson est certes dépaysant et désaltérant, son prix est assez élevé: un litre d’eau de coco revient à environ 6 fr. à Migros et 15 fr. à Manor!
A noter que l’eau de coco est peu sucrée. Selon les marques, on compte trois à six grammes de sucre par décilitre, soit deux à quatre fois moins que dans un soda. Elle est également riche en potassium. Deux décilitres en apportent grosso modo autant qu’une banane. A ce titre, elle est présentée comme une boisson énergétique idéale pour les sportifs. Mais c’est aller un peu vite en besogne, car, dans son effort, un athlète perd bien plus de sodium que n’en contient une brique d’eau de coco.
Quand on pratique un sport prolongé et intensif, mieux vaut donc se réhydrater correctement avec des boissons destinées aux sportifs qui en contiennent environ quatre fois plus.
Doris Favre,
diététicienne diplômée.