Line Rime, Fribourgeoise de 13 ans, a joué de malchance l’an dernier. Quelques semaines après avoir acheté une sonnerie pour son portable sur le site de Jamba, elle s’est aperçue que sa carte prépayée, de M-Budget Mobile, était tombée à zéro. Pire, le décompte a continué en dessous de cette limite, pour atteindre environ les –15 fr.
Etonnée, notre jeune lectrice a sacrifié son argent de poche pour recharger son compte. Mais un mois plus tard, le crédit est à nouveau tombé en négatif! Ne recevant aucun relevé écrit pour sa carte M-Budget, il lui était impossible de comprendre d’où venaient ces dépenses. L’adolescente nous a alors demandé comment cela pouvait arriver. En apprenant qu’elle avait utilisé les services de Jamba, nous n’avons pas tardé à trouver la source du problème. En effet, ce n’est pas la première fois que nous l’écrivons (lire BàS 01/2006): l’achat sur ce site conduit à une formule d’abonnement mensuel.
Inattention exploitée
Il suffit d’essayer pour s’en rendre compte. Sur ce site de téléchargement, en arrivant enfin à la page de validation de la commande, un astérisque apparaît et renvoie à un pavé de petites lettres indiquant que l’achat est accompagné d’un abonnement à 9.90 fr. par mois, donnant droit à plusieurs logos, sonneries et jeux. Pour encaisser ces montants, Jamba envoie régulièrement des SMS, automatiquement facturés à la réception (lire l’encadré).
Notre lectrice avait bien remarqué ces messages mais pensait qu’il s’agissait de publicité. Elle ne se doutait pas qu’elle était taxée à chaque fois. Heureusement, si le site Jamba conduit un peu trop facilement à l’abonnement involontaire, la procédure d’annulation est des plus simples: il suffit d’envoyer le mot STOP par SMS au 9222 (les logos et sonneries déjà facturés restent à disposition).
Jamba rembourse
Contactée par Bon à Savoir, la société Jamba estime que son site est suffisamment clair quant à la nature de l’offre. Elle a toutefois accepté – à titre strictement gracieux, a-t-elle précisé – de rembourser notre lectrice, étant donné qu’elle est mineure et que ses parents n’avaient de surcroît pas donné leur accord pour l’achat sur Jamba.ch, condition indiquée sur le site. A noter qu’il est possible de bloquer sur le site, rubrique «Service protection», le numéro de portable de ses enfants pour éviter toute dépense indésirable.
Impensable crédit négatif
Cette mésaventure pose une question encore plus déroutante: comment est-il possible qu’une carte à prépaiement puisse atteindre un crédit négatif? L’intérêt de ce système, surtout pour les parents d’ados, est justement que ces derniers sont obligés d’arrêter les frais une fois le compte épuisé. Nous avons donc posé la question à Swisscom (opérateur de M-Budget Mobile): «Pour la téléphonie et les SMS, la limite ne peut pas être dépassée. Par contre, cela peut arriver pour les services à valeur ajoutée et il n’y a pas de message avertissant de cet état.» Le client ne peut donc plus utiliser son téléphone mais continue pourtant de se faire taxer (jusqu’à –50 fr. au maximum).
Cette aberration se retrouve aussi, mais dans une moindre mesure, chez Sunrise (aussi opérateur de Yallo et Cablecom Mobile): le dépassement est autorisé si le service commandé coûte davantage que le crédit restant, afin que le client profite tout de même de son achat. Ensuite, le crédit se bloque. Enfin, chez Orange (et Coop Mobile), le compte s’arrête toujours à zéro.
Dans tous les cas, lorsqu’on utilise un tel service payant, il est important de noter le code de désactivation afin de l’arrêter dès que souhaité. Mais pour ce faire, il faut bien sûr pouvoir se rendre compte qu’un abonnement a été activé.
Yves-Alain Cornu
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Tout sur les messages surtaxés
Une brochure de l’Office fédéral de la communication décrit le fonctionnement des SMS et MMS surtaxés. On y apprend notamment que les opérateurs sont tenus d’informer sur les fournisseurs de ces services, de les bloquer gratuitement et d’indiquer les codes de désactivation des abonnements.
«Ces SMS qui coûtent», à télécharger sur www.ofcom.admin.ch > Services > Infos pratiques.