Dangereux plomb dans les murs
Interdit depuis 2006 seulement dans les peintures, le plomb reste présent sur les murs de nombreux bâtiments. A Genève, on entreprend les premières mesures.
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Bon à Savoir 01-2007
17.01.2007
Yves-Alain Cornu
Loin de connaître le même retentissement que l’amiante, le plomb est pourtant un métal toxique qui hante de nombreux immeubles. Responsable de troubles sévères pour la santé, il a en effet été fréquemment utilisé dans les peintures, et c’est seulement en 2006 que la Suisse l’a formellement interdit pour cet usage.
A Genève, le Service cantonal de toxicologie industrielle et de protection contre les pollutions intérieures (STIPI) a empoigné ce problème (1). Il a mesur...
Loin de connaître le même retentissement que l’amiante, le plomb est pourtant un métal toxique qui hante de nombreux immeubles. Responsable de troubles sévères pour la santé, il a en effet été fréquemment utilisé dans les peintures, et c’est seulement en 2006 que la Suisse l’a formellement interdit pour cet usage.
A Genève, le Service cantonal de toxicologie industrielle et de protection contre les pollutions intérieures (STIPI) a empoigné ce problème (1). Il a mesuré la teneur en plomb dans une cinquantaine d’immeubles du centre-ville. Parmi ceux-ci, quelques-uns appartiennent à la ville de Genève (voir tableau). Ces derniers seront assainis dans l’année (là où les concentrations sont trop élevées).
Où se cache-t-il?
Le STIPI a retrouvé du plomb principalement dans des bâtiments construits avant les années 1950. Il se cache souvent dans les boiseries, les enduits brillants lavables à l’eau (salles de bains et cuisines) et les espaces communs, moins souvent rénovés (rambardes d’escaliers, ascenseurs, etc.).
Une fois n’est pas coutume, Bon à Savoir s’est soumis aux mêmes investigations. Vincent Perret, du STIPI, s’est prêté au jeu et a examiné nos bureaux à Lausanne (immeuble datant des années 1950). Bilan: si nos murs n’en contiennent que de faibles traces, les cadres de fenêtre dépassent les 500 µg/cm2 (danger en cas de travaux) et la porte de notre salle de conférences atteint même les 2000 µg/cm2 (risque en cas d’ingestion si la peinture s’écaille)!
Dangers limités
Heureusement, les dangers réels sont plutôt faibles, car le plomb ne se diffuse pas dans l’air. Seule son absorption, par ingestion ou par inhalation, peut se révéler nocive. Le risque n’existe donc que si on génère des poussières ou si la peinture s’écaille. Au goût sucré, les fragments de peinture au plomb ont le fâcheux inconvénient d’attirer les petits enfants, qui sont aussi les plus sensibles à ses méfaits.
Comme il n’est pas possible de reconnaître une peinture au plomb d’un simple coup d’œil, le STIPI propose aux Genevois d’examiner leurs échantillons de peinture. Afin d’encourager ces analyses, elles seront effectuées gratuitement pour les particuliers jusqu’à fin 2007 (2). Les autres cantons romands n’ont malheureusement pas entrepris de telles démarches.
Prévenir les risques
En attendant que les rénovations viennent à bout des restes de plomb, il est recommandé de:
> Prévenir et surveiller les enfants pour éviter qu’ils n’avalent des écailles de peinture (placer éventuellement des obstacles pour les tenir éloignés des revêtements les plus mal en point).
> Se laver les mains après avoir touché des revêtements abîmés et avant de manger.
> Poser une nouvelle couche de peinture ou un revêtement provisoire pour réduire les poussières.
> Ne pas poncer ou entreprendre individuellement des travaux susceptibles d’endommager le revêtement; faire appel à des professionnels afin que les précautions requises soient respectées.
Pour de plus amples renseignements, le canton de Genève a publié une brochure, à commander ou télécharger gratuitement, «Du plomb dans les peintures?» (1).
Yves-Alain Cornu
(1) Infos et documentation: www.ge.ch/stipi; brochure
gratuite: 022 327 47 11
(2) Renseignements analyses:
022 327 80 00