Durant le mois de janvier, chacun recevra sa nouvelle carte d’assurance maladie. Munie d’une puce électronique (voir illustration), elle devrait faciliter le traitement des informations (facturation, remboursements, etc.).
Au-delà de cette banale adaptation technologique, la carte version 2010 apporte une nouveauté notable: il sera possible d’enregistrer des données médicales, afin d’optimiser les traitements et d’accélérer les prises de décisions médicales en cas d’urgence.
Les défenseurs de la sphère privée n’ont pas attendu l’entrée en vigueur de la carte pour s’inquiéter de cette nouvelle formule, le problème ayant été soulevé il y plusieurs années déjà.
Données facultatives
Le préposé fédéral à la protection des données se montre toutefois rassurant: les mentions qui figureront obligatoirement sur la carte n’iront pas au-delà du nom et du numéro d’assuré ainsi que du numéro AVS.
Les données médicales ne pourront y figurer qu’avec le consentement explicite de l’assuré. En outre, il sera toujours possible de les faire rectifier ou de les effacer.
Informations cruciales
Si l’enregistrement de données sensibles soulève des craintes légitimes, ce procédé facultatif permettra aussi de sauver des vies. Par exemple, la carte d’un patient inconscient pourra renseigner le médecin sur d’éventuels risques d’allergies ou d’autres contre-indications médicamenteuses. Mais la carte pourra encore contenir d’autres informations: maladies et séquelles d’accidents, données concernant la transplantation, statut vaccinal, groupe sanguin, directives en matière de don d’organe et personnes à prévenir en cas d’urgence.
En 2010, il faudra donc apprendre à gérer ce nouvel outil, dont on attend encore d’observer les éventuelles maladies de jeunesse en cours d’année.
Yves-Alain Cornu