Chaque année en Suisse, on estime que 80 000 personnes sont mordues par un chien. Sur ce nombre, 13 000 environ nécessitent des soins médicaux. Cela représente plus d’une intervention toutes les 45 minutes! Et celles-ci ont un coût:
500 fr. à 1000 fr. en moyenne pour le seul traitement médi-cal. On arrive donc à une part des coûts de la santé de près de 10 millions de francs, sans compter les éventuelles suites, traumatismes et autres séquelles physiques qui nécessiteront une prise en charge.
Aux yeux des assurances, les morsures de chiens sont considérées comme des accidents: elles sont donc couvertes par
la Loi sur l’assurance accident (LAA), qui protège les employés. Mais bon nombre de victimes de morsures ne bénéficient pas de cette protection (par exemple les enfants), les accidents étant alors couverts par l’assurance maladie (LAMal). Or, cette dernière est moins avantageuse, en particulier à cause des franchises qui sont à la charge de l’assuré.
Et, dans tous les cas, les dommages matériels ne sont couverts ni par la LAA, ni par la LAMal. On peut penser, par exemple, à des vêtements déchirés ou aux lunettes cassées.
Se faire dédommager
En tant que victime d’une morsure de chien, il est donc nécessaire de trouver un arrangement avec le propriétaire pour obtenir réparation de tels dommages matériels. En effet, la personne qui détient un animal est généralement tenue pour responsable des dommages causés par celui-ci (pour autant, évidemment, que l’identité du propriétaire soit connue). Lorsque le maître dispose d’une assurance responsabilité civile privée (RC), cela ne devrait pas poser de problème. En revanche, si celui-ci n’a pas une telle RC et refuse de verser un dédommagement, la victime devra envisager le dépôt d’une plainte pénale. Il n’est toutefois pas exclu que le maître du chien reconnaisse sa responsabilité et accepte de régler la situation à l’amiable.
La LAVI vient en aide
Dans tous les cas, les victimes peuvent obtenir de l’aide dans leurs démarches grâce à la Loi sur l’aide aux victimes d’infractions (LAVI). Plus souvent citée dans les affaires de viol, cette loi est cependant aussi prévue pour les victimes de lésions corporelles. Pour y faire appel, il suffit de contacter le centre LAVI le plus proche (1). Outre les conseils pratiques, celui-ci fournira un soutien psychologique si nécessaire (pour prévenir, par exemple, une phobie ultérieure des chiens). Et les centres LAVI couvrent également les frais médicaux non pris en charge par les assurances LAA et LAMal (y compris la participation à la franchise dans l’assurance maladie).
L’association romande Canidoux (2), joignable 24 h/24 h, fournit elle aussi un soutien aux victimes et, entre autres, accompagne les personnes qui ont peur des chiens.
Yves-Alain Cornu
(1) Infos LAVI et adresses des centres: www.aide-aux-victimes.ch
(2) www.canidoux.ch,
) 027 722 86 41,
Urgence: )079 533 20 77.
animaux de compagnie
Prévenir les accidents
Il n’est pas inutile de rappeler que tous les chiens peuvent mordre, quelle que soit leur race. Lorsqu’un chien se montre menaçant parce qu’il grogne, fixe du regard, montre les dents, hérisse le poil ou se raidit, il est prudent de s’arrêter. Il faut ensuite détourner le regard, garder les bras le long du corps, respirer profondément et s’écarter lentement.
De nombreux conseils de prévention, pour ceux qui craignent les chiens tout comme pour leurs propriétaires, figurent dans notre hors-série «Un compagnon au poil!»*, spécialement consacré aux animaux de compagnie.
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