Bio, écolo, naturel: la guerre des labels «verts» n’épargne pas les cosmétiques. Et, pour ne rien arranger, il n’existe, à l’heure actuelle, aucune réglementation spécifique pour les cosmétiques bio, au niveau tant suisse qu’européen. Sans compter que le terme «naturel» n’est pas protégé.
Résultat: chacun y va de son propre cahier des charges. Certes, tous interdisent les parabènes, phénoxyéthanols et les tests sur les animaux, mais les règles concernant les méthodes de production, les critères, les substances autorisées, etc., diffèrent. Avec parfois de belles surprises à la clé. Ainsi, un produit estampillé bio ne l’est pas forcément à 100%.
Petite liste non exhaustive des principaux labels existant sur le marché.
BDIH
Le sceau du BDIH (Association fédérale des entreprises commerciales et industrielles allemandes) n’est décerné qu’aux produits fabriqués à partir de matières premières naturelles issues, autant que possible, de la culture biologique ou de la cueillette sauvage contrôlées (graisses et cires, extraits de plantes, eaux florales, huiles essentielles, etc.). Les critères sont plus vagues et moins stricts que pour d’autres labels: aucun pourcentage minimum de bio n’est en effet imposé.
Il garantit toutefois l’absence de substances synthétiques les plus nocives comme les parfums synthétiques, les matières premières éthoxylées, la silicone, la paraffine et d’autres produits dérivés du pétrole.
BDIH autorise certains conservateurs (acide salicylique, acide benzoïque, par exemple). Dans ce cas, la mention «conservé avec…» doit obligatoirement être apposée.
BIOCOSC
Contrairement au précédent, ce label suisse stipule que 10% au moins des ingrédients du produit fini sont issus de l’agriculture biologique; 97% au minimum doivent être naturels ou d’origine naturelle. Les substances chimiques, conservateurs, huiles, graisses et antioxydants de synthèse ainsi que la silicone et les dérivés pétrochimiques (vaseline, paraffine, etc.) sont interdits.
Les matières premières doivent en outre être exemptes de contaminants, comme les métaux lourds, les hydrocarbures, les nitrates, les pesticides, etc.
Cosmébio
Cette association française de fabricants de cosmétique écologique et biologique décerne deux types de labels: bio et eco. Un soin «Cosmébio bio» contient au minimum 95% d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle. Sur le produit fini, 10% au minimum doit être issu de l’agriculture biologique.
Les produits «Cosmébio eco», quant à eux, contiennent au minimum 50% d’éléments bio sur le total des composants végétaux et au moins 5% sur le produit fini.
Le cahier des charges tolère 5% au maximum de substances d’origine synthétique. Il prend également en compte des critères environnementaux pour l’obtention des matières premières, la transformation, l’emballage, etc.
COSMOS-standard
Créé en juin 2010 par les organismes de certification Cosmébio, Ecocert (France), BDIH (Allemagne), ICEA (Italie) et Soil Association (Grande-Bretagne), Cosmos-standard (Cosmetic Organic and Natural Standard) est censé harmoniser les différents labels européens. Les logos nationaux ne disparaîtront pas pour autant, mais les produits seront complétés par la mention «Cosmos Natural» ou «Cosmos Organic» selon le degré de certification. Les premiers n’ont aucune exigence à remplir concernant le pourcentage minimum d’ingrédients bio. Pour les seconds, 20% du produit fini devra provenir de l’agriculture biologique (10% pour certains produits comme les shampoings et les gels douche).
ECOCERT
Au minimum 95% du total des composants sont naturels ou d’origine naturelle. Les produits labellisés Ecocert écologique contiennent au minimum 50% de produits bio sur l’ensemble des ingrédients végétaux contre 95% pour les soins estampillés Ecocert biologique. Toutefois, sur le produit fini, seuls 10% au minimum (5% pour les soins écologiques) doivent être issus de l’agriculture biologique.
Il tolère en outre 5% d’éléments d’origine synthétique. Une quinzaine de substances sont autorisées dont certains conservateurs (benzoate de potassium et sorbate de potassium notamment).
Nature & Progrès
Le label est non seulement transparent (le cahier des charges est disponible sur internet), mais il est aussi très exigeant. Les composants d’origine végétale et animale doivent être 100% bio. Les produits de synthèse et les OGM sont prohibés. Nature & Progrès a également des exigences claires concernant la gestion environnementale du lieu de production, le stockage, etc.
NaTrue
Ce label international certifie que les soins ne contiennent que des substances naturelles, d’origine naturelle ou nature-identique (qui existe dans la nature, mais produite de façon synthétique) pour les conservateurs et les minéraux. Les teneurs minimales et maximales sont strictement définies pour chaque catégorie de produit.
Trois niveaux de certifications cohabitent: les cosmétiques peuvent être naturels, naturels en partie biologiques ou biologiques.
Chantal Guyon
Ajout 17.09.2021
ECOgarantie
Label belge créé en 2004 par une organisation à but non lucratif. 100% des ingrédient doivent être issus de l'agriculture biologique. Site