La mère d’Amanda s’en souvient avec précision: «Un soir, ma fille de deux ans s’est accrochée à la table et est devenue soudain rigide. Elle avait les yeux écarquillés, son regard était fixe et vide.» Amanda ne réagissait plus. Paniquée, Annamarie Kunz s’est fait conduire à l’hôpital par un voisin. Peu après son arrivée aux urgences, Amanda est revenue à elle. Fatiguée, elle est tombée dans un profond sommeil. «La convulsion avait peut-être duré dix minutes, raconte sa mère, mais cela m’a paru une éternité.»
Avant sa «crise», le même jour à midi, la température d’Amanda avait grimpé jusqu’à près de 40°C. Après un bain refroidissant, la petite fille s’était pourtant sentie mieux. Ce n’est que vers le soir que la température est remontée et que la convulsion a suivi. Pour les médecins du service d’urgences, le diagnostic n’avait rien de particulier: «Convulsions fébriles sans complications.»
Parents effrayés
Les convulsions fébriles sont courantes. Environ 5% des enfants en font une fois ou plus dans leur enfance. Si elles sont presque toujours bénignes, ces crises représentent néanmoins un choc pour les parents. Lorsque leur enfant perd soudain connaissance et devient raide, que ses membres tressaillent comme lors d’une crise d’épilepsie, ou qu’il s’affaisse, flasque, les parents paniquent. Ils craignent aussi une lésion cérébrale.
Une récente étude, publiée dans le très réputé New England Journal of Medicine et menée sur plus de 14 000 enfants et adolescents en Angleterre, devrait les tranquilliser. Elle relève qu’environ 400 des adolescents examinés ont souffert d’une ou plusieurs convulsions fébriles dans leur enfance. Les chercheurs les ont comparés aux jeunes qui n’en avaient jamais eu. Résultat: à l’âge de 10 ans, les deux groupes ne présentaient aucune différence de développement mental ou intellectuel, ni de comportement.
Chez les enfants, une température élevée n’est pas automatiquement un signal de danger. La plupart du temps, il s’agit d’une réaction normale à une maladie infectieuse. En effet, les virus, les bactéries, les cellules mortes et les cellules de défense dégagent des substances qui provoquent la fièvre, amenant le cerveau à régler la température du corps jusqu’à 4 degrés au plus au-dessus des 37°C habituels.
Les convulsions fébriles, quant à elles, touchent les enfants entre l’âge de 6 mois et 6 ans, mais le plus souvent dans la deuxième année. Elles peuvent être avec ou sans complications.
• Les convulsions fébriles sans complications disparaissent d’elles-mêmes après quelques minutes. L’enfant perd connaissance, ses yeux roulent, son corps devient rigide ou flasque. Les mouvements convulsifs des membres sont rythmiques.
• Les convulsions fébriles avec complications durent plus de 15 minutes ou surviennent plusieurs fois pendant un accès de fièvre. Les mouvements convulsifs ne concernent souvent qu’un seul côté du corps, ce qui peut signifier un risque accru d’épilepsie.
Le rôle de la fièvre n’est pas encore complètement élucidé. Ce qui est sûr, c’est qu’elle active certains processus du système immunitaire. Nombre de médecins la provoquent même comme remède, par exemple pour des tumeurs ou en cas de sclérose en plaques.
comment réagir à la fièvre
Faites boire votre enfant
• Un enfant fiévreux doit beaucoup boire.
• Il doit pouvoir dégager de la chaleur et ne doit donc pas être trop couvert, ni avoir froid.
• Des compresses ou des bains refroidissants ne sont judicieux que si les pieds et les mains sont brûlants.
• Pour un bain refroidissant, la température de l’eau doit être inférieure d’un degré à celle du corps de l’enfant. Laissez ensuite couler l’eau froide jusqu’à ce que l’eau dans la baignoire atteigne 32°C. En tout, cela ne devrait pas durer plus de 25 minutes. Si l’enfant ne se sent pas bien ou qu’il attrape la chair de poule, sortez-le.
• Les suppositoires sont le plus souvent inutiles. Si vous souhaitez néanmoins donner un fébrifuge, il ne devra contenir qu’un principe actif, le meilleur étant le paracétamol.
• En cas de convulsions fébriles, couchez l’enfant sur le côté et déshabillez-le. Appelez votre médecin.