Depuis la découverte, en février dernier, de viande de cheval dans des produits «pur bœuf», le thème de la transparence dans l’étiquetage des produits alimentaires et de leur contrôle ont occupé le devant de la scène tant politique que médiatique.
Hasard du calendrier, le Conseil national avait au menu de sa session de mars la révision de la loi fédérale sur les denrées alimentaires. La sécurité des consommateurs et la traçabilité étaient ainsi placées au cœur des débats dans un contexte favorable.
Et les résultats ont suivis: les étiquettes devront non seulement indiquer le pays de production, la dénomination du produit et des ingrédients qu’il contient, mais aussi la provenance des matières premières. Cependant, ne crions pas victoire trop tôt, car cette révision doit encore passer devant la Chambre des cantons, qui est toujours plus réceptive aux pressions des divers lobbys.
Point sensible: l’effort de transparence prévu dans le texte en révision. En effet, les chimistes cantonaux, chargés des contrôles, pourront selon les cas divulguer les noms des produits problématiques. A l’heure actuelle, ils sont strictement tenus au secret de fonction.
Ainsi, même confrontée à des cas de tromperies manifestes, l’Association des chimistes cantonaux s’est refusé à commenter les exemples que nous lui avons soumis (lire notre enquête «Des emballages trompeurs, mais qui respectent la légalité…»). Ce faisant, la faîtière se soumet à une loi qui – pour le moment – infantilise les consommateurs en leur cachant la réalité, plutôt que de les responsabiliser dans leur choix, comme nous le faisons chaque mois depuis plus de 15 ans dans Bon à Savoir, et au quotidien sur notre site internet.
Zeynep Ersan Berdoz