C’est la pleine saison de la tomate et donc le bon moment pour faire le plein de saveurs! Bien qu’il s’agisse d’un fruit d’un point de vue purement botanique, ce légume a longtemps suscité la méfiance avant de conquérir nos assiettes avec le succès que l’on sait.
Comme la pomme de terre, la tomate est originaire d’Amérique du Sud. Les conquérants espagnols lui ont fait traverser l’Atlantique au XVIe siècle et l’ont tout d’abord introduite en Espagne, puis en Italie, via Naples, alors possession espagnole. Initialement, elle était considérée comme une plante ornementale, parfois médicinale, désignée en France sous le nom délicieux de pomme d’amour. Ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle qu’elle est enfin consommée comme un légume.
L’époque des doutes
Pourquoi une telle lenteur? C’est que cette plante potagère fait partie de la famille des solanacées, au même titre que la belladone, dont les fruits ressemblent à ceux des premières tomates. Or, cette plante vénéneuse, aux effets calmants et narcotiques, entrait dans la composition des potions que les sorcières préparaient pour leurs effets hallucinatoires. Il n’en fallait alors pas plus pour semer le doute sur la comestibilité de la tomate. A la fin du XIXe siècle encore, les Anglais recommandaient de la cuire pendant au moins trois heures afin de se protéger de ses éventuels effets toxiques!
Le plein d’antioxydants
Heureusement, elle a trouvé aujourd’hui pleinement sa place dans notre alimentation et cela pour notre plus grand bien. Elle apporte à l’organisme des fibres, des minéraux – comme le potassium, le magnésium ou encore le phosphore – et des vitamines, notamment C et du groupe B.
Mais son principal intérêt est sa teneur en lycopène. Ce pigment, qui confère à ce fruit sa belle couleur rouge, est un puissant antioxydant, de la famille des caroténoïdes. Il protège nos cellules des radicaux libres, fabriqués naturellement par l’organisme, mais dont la production augmente à cause de la pollution, du tabagisme ou de l’exposition au soleil. Produits en surnombre, ces radicaux libres s’attaquent aux cellules de l’organisme et augmentent le risque de développer des cancers et des maladies cardiovasculaires.
Le lycopène se trouve également dans d’autres fruits, comme le pamplemousse rose, la papaye ou encore la pastèque.
Crues comme cuites
Alors que ces fruits sont consommés crus, la tomate peut aussi être servie cuite sans impact sur ses qualités nutritionnelles, puisque le lycopène est également bien assimilé une fois cuit. Par ailleurs, son absorption est augmentée en présence de matières grasses. C’est donc une excellente idée d’accompagner ses tomates d’un filet d’huile d’olive ou d’un fromage gras, comme la mozzarella ou la feta. Les conserves, les concentrés de tomates ou encore le ketchup constituent aussi une bonne source de lycopène!
La tomate a une saison
A force de les voir toute l’année dans les commerces, on est tenté de croire que les tomates ne connaissent pas de saison! Or, en Suisse, la récolte a lieu de juillet à octobre uniquement. En dehors de cette période, elles proviennent de lointaines contrées ou sont produites sous abri, voire hors sol. Afin d’éviter de cautionner ces pratiques, autant profiter de la belle saison pour préparer des conserves, d’opter pour des tomates séchées ou confites pour continuer à profiter toute l’année des vertus de ce fruit.
Doris Favre, diététicienne diplômée