Dépression, phobies, troubles alimentaires, etc., sont des maux dont on entend souvent parler. Pour autant, l’accès aux thérapies ne va pas forcément de soi. La diversité des thérapeutes et des méthodes, mais aussi des différentes modalités de prise en charge peuvent en décourager plus d’un. Pour trouver votre chemin dans la nébuleuse psy, voici quelques pistes de réflexion:
Le bon moment
«Consulter est souvent le fruit d’un long processus qui, généralement, se concrétise quand la souffrance psychique est trop forte et qu’elle interfère sur la vie de tous les jours», déclare le Dr Georges Gabris, porte-parole du Groupement des psychiatres et psychothérapeutes vaudois. Le désir de changer est donc primordial.
Psychiatre ou psychologue
- Le premier a un diplôme de médecin, spécialiste en psychiatrie-psychothérapie (FMH) et peut prescrire des médicaments. Ses soins sont remboursés par l’assurance de base. Depuis le 1er juillet dernier, le médecin adressera un rapport au médecin-conseil de l’assurance à la 40e séance (et non plus dès la 6e), pour que la suite du traitement soit prise en charge.
- Le second a fait des études universitaires en psychologie. Le titre de «psychologue FSP» l’atteste. Il est habilité à conduire des psychothérapies s’il a suivi une formation de psychothérapeute et s’il a une autorisation cantonale d’exercer. Les séances peuvent en partie être prises en charge par les complémentaires. Le thérapeute doit être agréé. S’en assurer d’abord auprès de sa caisse. Le coût moyen d’une séance est de 150 fr. Selon Raphaël Gerber, président de l’Association vaudoise des psychologues, les tarifs peuvent être négociés quand le patient paie lui-même ses séances! L’assurance de base rembourse les psychothérapies «déléguées» au psychologue, qui sont sous la responsabilité du médecin et qui se déroulent dans son cabinet.
Le choix entre l’un ou l’autre est affaire de sensibilité personnelle, affirment les spécialistes. Mais en cas de trouble sévère, la consultation médicale peut s’imposer.
Les courants
Les formes de psychothérapies sont nombreuses, mais «Tous les chemins mènent à Rome», précise le Dr Georges Gabris. Quelle que soit son orientation théorique, le thérapeute traitera tout type de trouble. Celui-ci peut être spécialisé dans les problèmes de couple, de troubles alimentaires, de sexologie, par exemple. Les médecins sont formés à l’un de ces trois courants (lire ci-dessous), mais dans leur pratique, ils intègrent souvent d’autres techniques:
- Cognitivo-comportementales: le but du travail est de modifier le contenu des ruminations internes du patient et son comportement dans le présent. Les objectifs sont clairement définis. Celui-ci participe activement par des exercices à faire entre les séances.
- Psychodynamiques ou d’inspiration psychanalytique: le vécu précoce du patient, le développement de sa personnalité, son inconscient sont explorés pour trouver les causes du mal-être. La relation qui s’installe avec le thérapeute est elle-même analysée.
- Systémiques: le patient est envisagé dans l’ensemble du système (la famille par ex.) auquel il appartient. Ses symptômes sont la marque des dysfonctionnements du système. Les rapports entre les membres sont explorés.
En Suisse romande, on pratique aussi la psychanalyse, la Gestalt, les thérapies centrées sur la personne, l’analyse transactionnelle, etc. (détails sous www.psy-vd.ch). Si certaines thérapies sont réputées brèves, selon Raphaël Gerber: «C’est moins la méthode que l’intensité du trouble ou la volonté du patient qui dicte la durée.»
Enjeux des premières séances
Toutes les questions peuvent être abordées librement: le cadre du traitement, sa forme, sa durée, son coût, la formation du thérapeute, etc. La qualité du lien qui s’établit avec lui est déterminante. Si c’est nécessaire, les spécialistes conseillent d’en rencontrer plusieurs.
Les adresses
Pour trouver un thérapeute, on peut s’adresser à son médecin traitant ou aux associations professionnelles:
Elodie Lavigne