Plusieurs sites web donnent aux automobilistes la possibilité de dénicher le meilleur tracé pour se rendre d’un point A à un point B. En fonction des préférences de chacun, des paramètres permettent d’affiner le genre de parcours désiré: le plus court, le plus rapide, le moins cher, évitant les autoroutes, voire les bouchons, etc.
Nous nous sommes donc penchés sur les quatre principaux calculateurs d’itinéraires et les avons testés sur plusieurs parcours, en Suisse et en Europe. Si tous affichent, le plus souvent, des tracés identiques et un temps de trajet relativement proche, on relève des différences au niveau du prix du voyage et des options proposées.
Même trajet, prix différent
Google Maps et sa fonction «itinéraire» est le seul outil à ne pas calculer le coût du trajet. Les trois autres le font en prenant en compte le prix des péages, de la vignette et du carburant. Ils permettent en outre d’ajuster le budget carburant en fonction du prix à la pompe. ViaTCS fait mieux que ses concurrents en offrant la possibilité d’indiquer la consommation de sa voiture, alors que Mappy et ViaMichelin pondèrent leur calcul selon la catégorie de véhicule seulement.
A la différence de ViaTCS qui se base sur les kilomètres pour estimer l’essence nécessaire, ViaMichelin se réfère au temps passé sur la route. Mais, dans tous les cas, le dénivelé et les composantes du parcours (autoroute, ville, montagne, etc.) ne sont pas pris en considération. Et l’usure du véhicule dans tout ça? Sur ViaMichelin, on peut certes ajouter manuellement une indemnité kilométrique. Mais ViaTCS va plus loin en comptabilisant un forfait de 12 ct. par kilomètre. Corollaire: il affiche toujours un prix supérieur aux autres calculateurs, mais fatalement plus proche de la réalité.
On sait que les péages peuvent peser lourd dans le budget. Or, Mappy a d’évidentes lacunes, puisqu’il ignore ceux qui sont situés hors des frontières françaises. Le prix d’un trajet autoroutier jusqu’en Espagne ou en Italie sera donc forcément sous-estimé: 104 fr., par exemple, pour un Nyon-Turin, contre 232 fr. sur ViaMichelin. Sur ce point, ses concurrents font donc mieux, même s’ils omettent aussi les taxes prélevées sur certaines routes touristiques de montagne.
Droit vers une route fermée
Les calculateurs ont également la fâcheuse tendance à ignorer les travaux et les routes fermées. Ceux de Michelin, du TCS et de Google envoient, par exemple, les automobilistes dans les pentes du col du Nufenen, alors que celui-ci est toujours en fermeture hivernale. Mappy, lui, flaire le piège et le contourne. A l’inverse, c’est le seul qui invite les conducteurs à éviter le col du Klausen, alors que son ouverture a été avancée cette année. Quant aux déviations liées aux travaux, elles ne sont pas prises en compte. Difficile de comprendre dans le cas du TCS, puisque les routes fermées et les principales déviations sont listées ailleurs sur son site...
Pas facile d’éviter les bouchons
Bouchons obligent, les trajets peuvent parfois s’allonger considérablement. Deux de nos quatre outils permettent d’intégrer ce paramètre: en cochant l’option «avec trafic» sur Mappy et en indiquant son heure de départ, un supplément de «retard trafic» est ajouté à la durée du voyage. Sur Google Maps, ce sont même les conditions de circulation en temps réel qui permettent de corriger le tir. Du côté du TCS, en revanche, le problème est le même que pour les routes fermées: si les perturbations en temps réel figurent bien sur son site internet, elles ne sont pas intégrées au calculateur d’itinéraire. Conséquence? Un Genève-Lausanne de centre à centre, prend 55 minutes à 3 h du matin… et la même chose à 17 h 30!
ViaTCS se rattrape en offrant la possibilité de cocher la case «Eviter les bouchons» avant de lancer une recherche. Toutefois, l’option semble loin d’être au point: si l’itinéraire optimisé entre Martigny et Aoste dirige, logiquement, l’automobiliste à travers le tunnel du Grand Saint-Bernard, l’option «Eviter les bouchons» l’envoie en vadrouille sur 222 km via Thonon, Chamonix et le tunnel du Mont-Blanc… qui est pourtant, davantage que le Grand Saint-Bernard, sujet aux bouchons!
Enfin, prendre le train reste le moyen le plus simple d’échapper aux embouteillages. Ça tomble bien: le calculateur du TCS offre aussi une option qui permet d’intégrer les transports publics à l’itinéraire (lire encadré).
Vincent Cherpillod
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Un calculateur multimodal
Voiture contre transports publics
Depuis février dernier, le calculateur en ligne ViaTCS est aussi un outil multimodal. Sur un même parcours, il compare l’efficacité du train, de l’avion et de la voiture, en affichant, pour chaque mode de transport, la durée du voyage et le coût estimé. Pour l’heure, la recherche n’inclut pas les lignes d’autocar internationales et les cars postaux suisses, ce qui pose problème pour les itinéraires au départ ou à l’arrivée de petites localités.
Selon les quelques simulations que nous avons faites, la voiture a souvent l’avantage, surtout sur les trajets en Suisse. Mais le calcul n’intègre pas la possibilité d’acheter un abonnement demi-tarif CFF et ne répercute qu’en partie les frais liés à l’utilisation d’un véhicule personnel (74 ct. par kilomètre, selon la propre estimation du TCS). Il s’agit donc de prendre les informations de coût avec un certain recul.
Le véritable intérêt du système, c’est la possibilité de combiner divers modes de transport. Ainsi, le meilleur rapport coût-rapidité pour un trajet Genève-Rennes consiste à prendre son véhicule jusqu’à Lyon, puis l’avion jusqu’à Rennes. Même résultat entre Zurich et Bratislava: la meilleure solution passe par l’avion jusqu’à Vienne, puis la voiture jusqu’à la capitale slovaque. Notons encore que, si le temps passé à l’aéroport est pris en compte dans la durée du voyage, le prix de la location d’une voiture à l’étape intermédiaire n’est pas ajouté au coût total.