Début septembre, Monsieur Prix actionnait le signal d’alarme. Depuis 1990, le coût de la vie a augmenté de 40%. Dans le même temps, le tarif de l’abonnement général a bondi de 86%, tandis que celui d’un billet de train aller-retour a tout simplement été multiplié par deux. En revanche, les transports individuels motorisés n’ont renchéri que d’un petit 24%. Pas étonnant qu’une majorité de voyageurs s’accroche à sa voiture.
Dans sa newsletter, Stefan Meierhans dénonce un «déraillement sans précédent, clairement contraire aux objectifs de mobilité de la Confédération, qui visent une part plus importante des transports publics». D’autant que notre pays a des engagements climatiques à tenir. En signant l’accord de Paris sur le climat, il a promis de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de moitié d’ici 2030.
Des initiatives régionales, comme les «FlexiAbo», visent déjà à rendre le prix des transports en commun plus attractif dans certaines communautés tarifaires. Un tel sésame coûte près de la moitié moins qu’un abonnement annuel classique. Il permet de se déplacer durant 100 jours, à la carte. Autre exemple sur le réseau genevois, où l’Etat prendra en charge les abonnements des jeunes de moins de 25 ans dès 2025, sous certaines conditions.
Mais pour véritablement inciter la population helvétique à lâcher le volant, la solution est claire selon le Surveillant des prix: «Il faut orienter les choix politiques en conséquence.» Seul un engagement fort de la part de la Confédération permettra d’en finir avec des billets de train aux prix exorbitants, sans rogner sur la qualité des infrastructures. L’Autriche a déjà fait ce pas en avant. Depuis 2021, le gouvernement fédéral investit chaque année 500 millions de francs dans le KlimaTicket, l’équivalent de notre abonnement général. Prix de vente pour un adulte? Environ 1000 fr. C’est… quatre fois moins cher qu’en Suisse.