Cherche nouveau patron
en toute discrétion
Lorsqu’on souhaite changer d’employeur, on espère généralement que la démarche restera confidentielle. La loi protège les candidats en interdisant aux patrons de s’entretenir.
Sommaire
Bon à Savoir 02-2007
07.02.2007
Dernière mise à jour:
21.05.2023
Yves-Alain Cornu
Mauvaise ambiance, perspectives bouchées dans l’entreprise ou tout simplement envie de changer d’air. Les raisons qui poussent à tenter sa chance dans un nouveau travail sont aussi nombreuses que diverses. Mais comme rien n’est plus incertain que l’obtention d’un poste convoité, on préfère généralement que son patron actuel ne prenne pas connaissance de la démarche. Au cas où…
Pas sans l’accord
de l’employé
Malheureusement, il règne un certain ...
Mauvaise ambiance, perspectives bouchées dans l’entreprise ou tout simplement envie de changer d’air. Les raisons qui poussent à tenter sa chance dans un nouveau travail sont aussi nombreuses que diverses. Mais comme rien n’est plus incertain que l’obtention d’un poste convoité, on préfère généralement que son patron actuel ne prenne pas connaissance de la démarche. Au cas où…
Pas sans l’accord
de l’employé
Malheureusement, il règne un certain flou à propos de la confidentialité lors de la prise de référence, comme le déplore le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT). En effet, on est obligé de reconnaître que l’embaucheur a un intérêt tout à fait légitime à obtenir des informations sur le rendement ou le comportement de ses candidats. Et quoi de plus naturel, pour ce faire, que d’interroger les employeurs précédents?
Le patron qui recrute n’a toutefois pas le droit de s’enquérir de tels renseignements sans avoir demandé préalablement l’accord de l’employé.
Cette règle est valable pour la prise de contact avec l’employeur actuel, mais aussi tous les précédents. Sauf si le postulant indique des références dans son dossier de candidature: on part alors du principe qu’il autorise implicitement l’entreprise à les contacter. Ces derniers ne doivent toutefois ni donner de fausses indications qui pourraient nuire au candidat, ni divulguer des données personnelles sensibles.
Demander
un certificat de travail
L’employé dispose d’un moyen légal pour transmettre ses informations professionnelles sans contact direct entre les patrons, avec néanmoins un risque d’éveiller les soupçons: il peut exiger, en tout temps et sans justification, un certificat portant sur la nature et la durée des rapports de travail, ainsi que sur la qualité de son travail et sa conduite.
S’il préfère que ces deux derniers points ne soient pas évoqués, le salarié peut encore demander que le certificat porte uniquement sur la nature et la durée des rapports de travail.
Risqué pour son emploi
Question cruciale: si l’employeur découvre qu’on cherche en douce du travail auprès d’un concurrent, a-t-il le droit de licencier? Réponse de Sandrine Rousseil, spécialiste du travail au Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO): «Le fait de rechercher secrètement un autre emploi est un motif de licenciement qui n’est pas abusif au sens du Code des obligations. Si cette recherche ne permet pas
à l’employeur, en toute bonne foi, de poursuivre la collaboration (perte de confiance, effets négatifs sur l’accomplissement du travail, par exemple), il peut immédiatement y mettre un terme. Il appartiendra alors au juge d’apprécier les circonstances. Cependant, en principe, une telle découverte par l’employeur sera plutôt suivie d’un avertissement.»
Il demeure donc essentiel d’insister sur la confidentialité de sa démarche lorsqu’on transmet sa candidature ailleurs.
Yves-Alain Cornu