Il n’y a pas que les noctambules qui continuent à s’activer alors que tout le monde dort. Dans presque chaque logement, on gaspille toutes les nuits d’importantes quantités d’électricité. Un phénomène à mettre sur le compte des appareils électroniques dotés d’un mode veille.
Prenons l’exemple du téléviseur restant perpétuellement en «stand-by». Selon le modèle, un poste allumé pendant 4 heures, consomme 0,4 kW/h, tandis qu’il lui faut 0,3 kW/h, soit pratiquement autant, pour rester en veille les 20 autres heures de la journée*.
On estime que le taux de «fuites» d’énergie dues à ces appareils, pas vraiment allumés mais pas vraiment éteints non plus, représente entre 13 et 15% de la consommation totale d’un ménage. A l’échelle nationale, la facture annuelle de ces pertes se monte à 130 millions de francs, selon les estimations des spécialistes.
Imperceptible et sournois
Or, le nombre d’appareils absorbant en douce de l’électricité augmente constamment: téléviseurs, magnétoscopes, lecteurs DVD, téléphones sans fil, répondeurs, radio-réveils, cuisinières, fours à micro-on-des ou encore machines à espresso. Et il y a plus imperceptible et plus sournois encore: un ordinateur pourtant correctement déclenché continue à grignoter allégrement quelques watts par heure et il en va de même avec un luminaire doté d’un interrupteur à variateur d’intensité (par exemple lampe halogène).
Pour colmater ces fuites, plusieurs moyens existent, en fonction du type d’appareil énergivore:
• Toujours éteindre complètement, c’est-à-dire au moyen de l’interrupteur et non de la télécommande, les appareils qui disposent d’un mode de veille, comme le téléviseur ou la chaîne hi-fi. Faire de même avec le magnétoscope, lorsqu’aucun enregistrement n’est prévu.
• Brancher l’ordinateur et les lampes à variateur d’intensité sur une rallonge munie d’un interrupteur, ce qui permet de stopper totalement leur consommation électrique. Autre solution, néanmoins plus fastidieuse: tirer la prise de chaque appareil de ce genre.
• Pour le réfrigérateur ou le congélateur, qui doivent rester branchés en permanence, choisir des modèles économiques, en se basant sur les indications des étiquettes énergie.
• Faire le point sur ses besoins réels et remplacer un appareil superflu par son alternative économique, par exemple un téléphone standard au lieu d’un sans-fil ou un réveil mécanique au lieu d’un radio-réveil.
Au bureau aussi
Dans la foulée, on peut en profiter pour traquer les consommations cachées sur son lieu de travail également. Et si on estime que le patron, ou les actionnaires, ne méritent pas qu’on fasse des économies pour eux, on peut en revanche se souvenir que ce sont les ressources, et donc l’avenir, de notre planète qui sont en jeu.
Quand on quitte son lieu de travail, mieux vaut bien entendu éteindre la lumière et les appareils électriques de son propre bureau, mais également s’inquiéter de ceux qui se trouvent dans les locaux communs, quand on est parmi les derniers à partir. Sinon, la photocopieuse, l’imprimante ou la machine à café risquent de rester allumées toute la nuit. Et lorsqu’on quitte son poste pour un long moment, penser à éteindre l’écran de son ordinateur, extrêmement vorace en énergie.
Jacqueline Favez
*Source: Service cantonal de l’énergie de l’Etat de Genève.