Personne n’est à l’abri de l’accident stupide, peu grave, mais se soldant quand même par des dégâts matériels variant entre 500 et 3000 francs. Une somme certes importante, mais pas assez pour éviter la question piège: faut-il, oui ou non, faire marcher son assurance? Car toutes les assurances automobiles RC ou casco fonctionnent avec un système de bonus-malus.
Bonus
Le principe est simple: si l’assuré n’a pas déclaré de sinistre durant un an, il descend d’un degré dans l’échelle des bonus-malus et bénéficie d’une réduction l’année suivante.
Exemple:
• Jules Tartempion, assuré chez Champion (*), n’a pas eu d’accident entre le 1er octobre 1999 et le 30 septembre 2000 (période d’observation);
• il a donc passé, en 2001, du degré 5 (case bleue de l’échelle ci-dessous) au degré 4 (case verte);
• économie à la clé: 5% de la prime de base.
A l’inverse, lorsqu’un assuré déclare un sinistre dont il porte
la responsabilité, il remonte de deux à cinq degrés (selon les compagnies) dans l’échelle des bonus-malus et va donc payer des primes plus élevées l’année suivante.
Exemple:
• le même Jules Tartempion déclare un sinistre le 22 juillet 2000: son assurance couvre donc ses frais;
• mais comme son contrat prévoit que, en cas de sinistre, il remonte de 4 degrés dans l’échelle des bonus-malus, il va donc passer du degré 5 (case bleue de l’échelle ci-dessous) au degré 9 (case rouge);
• augmentation à la clé: 25% de la prime de base, puisque s’il n’avait pas eu d’accident, il aurait payé 45% de cette prime en 2001, mais qu’en annonçant le sinistre, il paie 70%.
Long calcul
Si les dégâts ne sont pas trop élevés, Jules Tartempion va donc se demander s’il est préférable de payer leur réparation lui-même. La calcul est long (internautes, un nouveau programme le fait en quelques secondes pour vous sur notre site www.bonasavoir.ch: cf. promotion en page 32), mais pas très compliqué.
Exemple avec une prime de base de 1000 fr., une franchise de 500 fr. et des dégâts s’élevant à 1500 fr.
• Si Jules Tartempion ne déclare pas le sinistre, il va payer 1500 fr. cash.
• S’il le déclare, le tableau ci-contre montre ce que Jules Tartempion va payer comme primes supplémentaires jusqu’en 2009. Supplément: 1500 fr. Comme il doit aussi payer 500 fr. de franchise, il n’a donc pas intérêt à faire marcher son assurance, d’autant qu’en cas de nouvel accident, il va à nouveau monter de 4 degrés et payer 100% de la prime de base.
• Mais si, dans le même cas d’exemple, le montant des dégâts se montait à 5000 fr., Jules Tartempion aurait tout intérêt à annoncer le sinistre, car il «économiserait» alors 3000 fr.
De nombreuses compagnies intègrent dans leur échelle (toujours publiée dans les conditions générales sauf chez Swissline) une protection du bonus maximal.
Exemple visible sur l’échelle de la compagnie Champion (*): une fois arrivé au degré 0, la réduction (30%) reste identique, mais l’assuré continue à descendre, à raison d’un palier par an, jusqu’au degré 0E. Lorsqu’il a atteint ce degré suprême, son bonus est «protégé», puisqu’en cas de sinistre, il va remonter de 4 paliers jusqu’au degré 0A, toujours facturé à 30%.
Les compagnies qui proposent un tel bonus sans supplément de prime:
• pour la RC: Alpina (à 45%), Elvia (à 35%), Nationale Suisse (à 35%), Winterthur (à 40%);
• pour la casco: Alba (à 40%), Alpina (à 45%), ATE (à 35%), Coop (à 40%), Elvia (à 35%), Helvetia Patria (à 35%), Nationale Suisse (à 35%).
Surprime
D’autres compagnies proposent à leurs assurés ayant atteint le bonus maximal une même protection, mais moyennant un supplément de prime: Bâloise (à 30%), La Suisse (à 34%), Auto-TCS (à 30%), Zurich (à 30%, avec 9 paliers pour la RC).
Enfin, Winterthur propose, toujours contre un supplément de prime, une police contractable à n’importe quel degré, autorisant un accident par an sans influence sur le bonus.
Christian Chevrolet
(*) compagnie fictive.
Pour télécharger le tableau comparatif, se référer à l'encadré au-dessous de la photo.