Bœuf dopé en Suisse

Contrairement à l’Union européenne (UE) et au Canada, la Suisse autorise la vente de bœuf américain piqué aux hormones de croissance. Les contrôles de sécurité n’ont pourtant pas été terminés.

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Bon à Savoir 04-1999

14.04.1999

Floriane Marquis

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Tandis que la Suisse importe du bœuf américain dopé à la somatotropine bovine recombinante (STbr), le Canada a décidé, à la mi-janvier, de ne plus accorder d’autorisation de vente pour cette viande. Cela après plus de neuf ans d’évaluation des effets de la STbr, une hormone de croissance, sur la santé animale et humaine. Selon les experts canadiens, elle provoquerait, chez les bovins, une augmentation du risque de mammite (25%), d’infertilité (18%) et de boiterie (50%).
Un rapport canadien*, publié en avril 1998, a révélé l’incroyable légèreté avec laquelle cette hormone de croissance a été autorisée aux Etats-Unis, en 1993. Le groupe pharmaceutique Monsanto, fabricant de la STbr, n’a fourni à la FDA (Food and Drugs Administration), l’autorité américaine de contrôle des denrées alimentaires, que la version abrégée et trompeuse d’une expérimentation animale de courte durée.
Exemple de lacune: Monsanto n’a pas procédé à des études complémentaires, quand bien même des kystes sont apparus sur la glande thyroïde de certains rats mâles, ainsi que des inflammations de la prostate. C’est pourtant obligatoire. Manquent également l’étude des conséquences toxicologiques à long terme pour les veaux et l’homme, et la preuve de la non-transmission de la STbr à l’homme. Ni Monsanto, ni la FDA n’ont d’ailleurs contesté le bien-fondé des reproches de la commission d’enquête canadienne.

Berne reste sur sa position
Produite par génie génétique, la STbr augmente la production d’une vache laitière de 10 à 15%. A ce jour, elle n’est autorisée qu’aux USA, en Inde,
en Afrique du Sud, au Zimbabwe et dans quelques pays d’Europe de l’Est. En 1993, l’Union européenne a imposé un moratoire sur la vente de bœufs traités à la STbr et à d’autres hormones jusqu’à la fin de la décennie.
L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) n’a pas su indiquer à Bon à Savoir
d’où proviennent les produits (laitiers ou carnés) de bœufs traités à la STbr vendus
en Suisse. L’office admet s’être appuyé sur l’accord donné par la FDA pour se prononcer. Il considère toutefois que l’interdiction d’importation de viande issue d’animaux traités à la STbr «n’est pas fondée du point de vue de la santé».

*BST Gaps Analysis Report,
disponible sur Internet: http://www.nfu.ca

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