Blessé par une auto il doit payer

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Bon à Savoir 02-1999

17.02.1999

Ellen Weigand

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Michaël Barbezat n’en revient pas: non seulement il a été renversé par une voiture, mais en plus, il doit payer une amende de 80 fr. parce qu’il marchait du mauvais côté de la route!
Mais revenons au début de l’histoire: en décembre dernier, Michaël, 17 ans, se promène avec son frère Yann,
14 ans, sur le côté droit d’une petite route de campagne verglacée à Maracon (VD). L’aîné à pied, le cadet à vélo. Soudain, ils entendent une voiture arrivant à vitesse élevée dans le virage derrière eux. Yann, pressentant que le véhicule va déraper vers eux, a juste le temps de traverser la route et de se jeter sur le bord gauche. Michaël, qui se range seulement sur le bas-côté droit, est heurté par la voiture qui a effectivement glissé en freinant.
L’automobiliste conduit aussitôt Michaël, blessé, à l’hôpital. Diagnostic: une commotion cérébrale avec deux jours d’hôpital à la clé et quinze jours de convalescence. Les parents de Michaël décident de porter plainte contre le conducteur. La gendarmerie d’Oron-la-Ville apprend donc les faits, et notamment que Michaël marchait sur la droite de la chaussée.
Or, la LCR (Loi fédérale sur la circulation routière) stipule ce que plus d’un piéton ignore: sauf exceptions particulières, il doit marcher sur le côté gauche des routes sans trottoir (art. 49, al.1). C’est pourquoi la gendarmerie a dénoncé Michaël au préfet du district d’Oron, Sylviane Klein. Conformément à la loi, elle a alors prononcé l’amende.
Michaël n’était-il pas suffisamment puni par l’accident? Mme Klein admet qu’il s’agit d’une «triste histoire»: «J’ai appliqué la loi, mais je pensais que les parents allaient me contacter durant le délai de recours. Car j’aurais pu éventuellement annuler l’amende de 60 francs et n’exiger que les frais de 20 francs, que je devais maintenir, puisque il y avait bien eu infraction.»
Désemparés, les parents de Michaël ont laissé passer le délai de recours. Le préfet s’étant tout de même déclaré prêt à entrer en matière, les Barbezat l’ont contacté et obtenu l’arrangement suivant: ils ne paieront que 10 fr. d’amende et les frais. «Dommage toutefois que Bon à Savoir ait dû intervenir pour qu’on nous fasse cette proposition», déplorent-ils.
Conclusion: dans le doute, mieux vaut utiliser la possibilité de recours et se renseigner en détail sur les alternatives existantes.
Ellen Weigand

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