L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) ne cesse de le dire et de l’écrire: «Le bisphénol A ne présente pas de risque pour les consommateurs, même pour les nouveau-nés et les nourrissons.»
Alors que son utilisation dans la fabrication des biberons a été interdite dans l’Union européenne l’an dernier, tout comme l’importation de ceux qui en contiennent, l’OFSP maintient sa position et minimise les méfaits de ce perturbateur endocrinien sur l’équilibre hormonal, dont l’impact est amplifié sur les organes en développement des bébés.
Cette position tranchée ressemble comme deux gouttes d’eau à celle de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), dont les liens étroits entre ses experts et l’industrie ont pourtant récemment été dénoncés. Le discours sur les doses journalières admissibles (DJA) est absolument identique, ce qui permet d’éviter de prendre des décisions courageuses, pourtant indispensables pour la santé des consommateurs!
Alors que les études démontrant que le bisphénol A est nuisible même à des doses inférieures à celles admises au quotidien, ni l’EFSA ni l’OFSP ne revoient leur politique. Seul signal encourageant, l’EFSA vient d’annoncer le lancement d’une nouvelle étude visant, précisément, à étudier l’impact de ce perturbateur endocrinien lors d’une exposition à de faibles doses.
Que feront les experts suisses? Seul l’avenir nous le dira… Bien sûr, Bon à Savoir, votre magazine d’information conso, continue de suivre ce dossier – et bien d’autres – par le biais de ses tests, confiés à des laboratoires indépendants, ainsi que de ses enquêtes journalistiques précises et critiques.
Zeynep Ersan Berdoz