Cet été, la famille Ballaman s’envolera pour Montréal. Début mars, Jean Ballaman, le père, a donc réservé des billets sur le site web de la compagnie Swiss. Petite particularité, les enfants, âgés de 12 et 14 ans, feront le voyage seuls à l’aller. Soucieux que tout se passe bien pour eux, M. Ballaman a pris contact avec la centrale de réservations de la compagnie pour demander le service pour mineurs non accompagnés.
Au téléphone, le personnel de Swiss a indiqué ne pas pouvoir proposer le service pour mineurs sur le vol choisi, car celui-ci sera opéré par Air Canada. Aussitôt, Jean Ballaman a contacté la compagnie canadienne afin de communiquer sa demande. Mais Air Canada a refusé à son tour, arguant que le vol a été réservé via le site d’une autre compagnie aérienne.
Face à ce casse-tête inextricable, notre lecteur n’a eu d’autre choix que d’annuler sa réservation et de choisir un autre vol, opéré par Swiss cette fois, afin de pouvoir finalement obtenir l’encadrement des enfants. En revanche, contrairement à ce qu’on lui avait promis, Swiss a refusé de rembourser intégralement les premiers billets, pourtant annulés seulement deux heures après leur commande.
Swiss corrige le tir
Fâché de se voir retenir 30% du montant payé, Jean Ballaman a alors envoyé une réclamation à Swiss, restée sans réponse pendant près de trois semaines. Sur ce, il a signalé le cas à la rédaction de Bon à Savoir.
Nous avons pris contact avec Ivan Haralambof, directeur romand de la compagnie aérienne, qui nous a aussitôt répondu: «M. Ballaman s’est trouvé dans un cas de figure particulier, et ce pour deux raisons. D’abord, parce que nous ne proposons pas, sur internet, la réservation de vols pour mineurs non accompagnés. Il faut donc effectuer la démarche en deux temps, comme M. Ballaman l’a fait. Mais, deuxième problème, les conditions d’Air Canada sont formelles, il ne nous est pas possible d’exiger l’encadrement d’enfants sur leurs propres vols.»
Concernant le paiement, Ivan Haralambof reconnaît que le billet aurait dû être remboursé intégralement, ce qu’il a d’ailleurs aussitôt ordonné.
Des enfants «adultes»
A l’origine de tout cet imbroglio, l’âge des enfants a joué un grand rôle. En effet, au-delà de 12 ans, les mineurs paient le tarif adulte (l’âge limite varie d’une compagnie à l’autre, lire l’encadré). Lors de la réservation, ils sont enregistrés dans la catégorie adultes, sans aucune précision quant à leur âge.
Le service pour mineurs non accompagnés n’est pas requis pour les enfants rentrant dans la catégorie adultes, mais il est proposé de manière facultative, comme le souhaitait la famille Ballaman.
Yves-Alain Cornu
Voyager n’est pas accompagner: il y a un âge pour tout!
Les mineurs voyageant seuls sont généralement acceptés dès 5 ans en procédure «UM» (unaccompanied minor, mineur non accompagné). Les voyageurs UM sont pris en charge à l’enregistrement, suivis pendant le vol et les éventuelles correspondances, et accompagnés à l’arrivée jusque vers la personne qui aura été désignée par les parents.
Au-delà de 12 ans, les enfants sont considérés comme des adultes par la majorité des compagnies, et peuvent donc voyager seuls. Ce n’est toutefois qu’à partir de 15 ou 16 ans qu’ils ont le droit d’accompagner d’autres enfants plus jeunes. Chez easyJet, les voyageurs UM sont carrément exclus jusqu’à 14 ans, et les accompagnants doivent avoir au minimum 16 ans.
Au moment de la réservation, il est donc primordial de faire confirmer que les enfants seront acceptés à bord (auprès de chaque compagnie concernée s’il y en a plusieurs).
Papiers et autorisations
Attention, le fait que les enfants soient acceptés dans les avions ne signifie pas qu’ils sont dispensés de formalités douanières. Selon la destination, un passeport – voire même un visa – est nécessaire. Et une autorisation parentale, établie ou certifiée par les autorités, est vivement recommandée (lire BàS 04/2008).