Une île paradisiaque en vue, avec ses plages aux eaux turquoise, ses cocotiers, ses naïades accueillantes… et un horrible mal de mer qui a transformé le séduisant touriste que vous étiez en zombie verdâtre au moment d’accoster. Le mal des transports – ou cinétose – peut gâcher la plus belle des journées. Et s’il n’est pas dangereux pour la santé, inutile de décrire la scène quand on n’a pas trouvé à temps le petit sac en plastique qui s’avérait nécessaire.
«C’est un problème physiologique, explique le docteur Raphaël Maire, spécialiste en otoneurologie au CHUV. Lorsque les yeux et les récepteurs de l’oreille interne transmettent des informations contradictoires au cerveau, ce conflit peut provoquer des nausées.»
Prenons un exemple concret: si le passager d’une voiture lit, ses yeux se fixent sur le journal qui est immobile alors que les récepteurs de son oreille interne signalent au contraire à son cerveau les mouvements du véhicule. C’est cette contradiction immobilité/mouvement qui engendre nausées, maux de tête, sudations, etc.
Des marins ont la nausée
Tout le monde n’est pas égal face à ce problème. Il s’agit d’une «susceptibilité individuelle» poursuit Raphaël Maire. Eh oui, certains marins ont le mal de mer, et ils font avec! La cinétose se manifeste de moins en moins lorsqu’on est exposé de manière répétée au même stimulus. On s’habitue, en quelque sorte... Il existe aussi différents trucs pour prévenir ou diminuer les nausées:
> En voiture – «Il faut porter son regard sur l’horizon ou un objet immobile au loin, en évitant de fixer des objets proches ou en mouvement» conseille Raphaël Maire. Abstenez-vous de lire et demandez au conducteur de rouler tout en souplesse. La cinétose est l’amie intime des routes sinueuses et des conduites brusques.
En fait, les personnes les plus sujettes au mal de voiture sont les enfants assis sur la banquette arrière. Logique! Leur vision porte sur le siège avant, immobile, alors que leur oreille interne signale les déplacements du véhicule. Si votre rejeton est malade, arrêtez-vous pour lui permettre de reprendre un peu de couleurs, les symptômes cessant avec l’arrêt des stimuli. Pour la suite du voyage, dites-lui de bouger le moins possible et de regarder l’horizon. Plus généralement, il est conseillé de se caler l’estomac avant de partir, sans trop manger ni ingurgiter des aliments gras. Mieux vaut s’abstenir aussi de fumer et de boire de l’alcool.
> En mer – Vous avez des nausées? Sortez sur le pont pour prendre l’air et scrutez l’horizon! S’il s’agit d’une traversée de longue durée, il est préférable de choisir une cabine au milieu du bateau, là où le roulis est moins important et de dormir si possible dans le sens du paquebot, les pieds en direction de la proue. Mais en cas de mer déchaînée, pas de miracle, la plupart des passagers n’y échapperont pas! Il faut savoir encore que la peur d’être malade participe à l’apparition des symptômes. Restez zen en embarquant!
> En train – Les personnes sensibles à ce moyen de transport savent qu’il vaut mieux ne pas s’asseoir en sens inverse de la marche, faute de quoi le défilement du paysage à l’envers risque de provoquer des troubles. Il est préférable de s’installer en bord de fenêtre dans le sens du déplacement et éviter de lire. A nouveau, admirez l’horizon plutôt que le siège d’en face.
> En avion – «C’est plutôt rare» souligne Raphaël Maire. Quand cela est possible, on choisira un siège au milieu de l’appareil plutôt que dans la queue où les turbulences sont plus fortement ressenties.
Sébastien Sautebin
conseils pratiques
Vite, un comprimé!
Certains médicaments permettent de prévenir le mal des transports chez les enfants et les adultes. Parmi ceux qui sont délivrés sans ordonnance, citons les comprimés Gem, les dragées et suppositoires Itinerol, ainsi que les cachets, chewing-gums et suppositoires composés Travel. Du côté de l’homéopathie, on signalera l’existence des granules Cocculine.