Lucia Tragodara Portales, de Villars-sur-Glâne (FR), s’étonne que certains laits en poudre pour bébés contiennent de l’huile de palme. Produit qui pose effectivement deux grands problèmes. Le premier est environnemental: la culture des palmiers à huile provoque des déforestations massives. Le second est d’ordre nutritionnel: la forte concentration en acides gras saturés favoriserait les maladies cardiovasculaires.
Bon à Savoir a donc a donc pris contact avec les marques Bimbosan, Holle, Beba (Nestlé) et Milupa (Danone). Ces dernières ont confirmé les dires de notre lectrice. Seule exception, le Bimbosan Super Premium qui ne contient pas non plus de gluten ni de sucre cristallisé. Les fabricants utilisent en fait trois à six huiles différentes, dont celle de palme, dans le but, disent-ils, d’être aussi proches que possible du profil lipidique du lait maternel.
Utilité réelle?
Selon Milupa, l’acide palmitique est l’acide gras le plus important du lait maternel. Or, l’huile de palme a l’avantage d’en être très riche. Mais celle utilisée par le fabricant ne contiendrait pas de cholestérol et serait non hydrogénée. Elle ne formerait donc pas d’acides gras «trans» favorisant les maladies cardiovasculaires. Plus globalement, Milupa affirme, comme Nestlé, que seule une surconsommation d’acides gras saturés est dangereuse et que ses produits sont dosés pour les besoins nutritionnels des bébés. Pas un mot, en revanche, sur l’aspect environnemental. Seul Holle précise que son huile vient d’une production bio en Colombie.
De son côté, la Société suisse de nutrition (SSN) estime que l’huile de palme, en tant que telle, n’est pas mauvaise pour la santé, même s’il ne faut pas en abuser. «Et, dès le moment qu’une préparation pour nourrissons respecte la loi, qui définit des règles quant à la qualité et la quantité des graisses, une partie d’entre elles peut être de l’huile de palme. Cela ne pose pas de problème du point de vue nutritionnel», soutient Muriel Jaquet, diététicienne à la SSN.
Sébastien Sautebin