Entre romantisme et empoisonnement, le Bureau européen des unions de consommateurs et, avec lui, le magazine français Que Choisir et le belge Test Achats, ont tranché: les parfums d’intérieur sont à bannir. En effet, l’étude commune réalisée l’an dernier par ces institutions a montré que de nombreux sprays d’intérieur, encens et bougies parfumées sont à considérer comme des sources inquiétantes de pollution domestique. Ils peuvent répandre des substances soupçonnées provoquer allergies, crises d’asthme, voire même cancer.
Avant les fêtes de fin d’année, tandis que les bougies ont particulièrement la cote, Bon à Savoir s’est demandé s’il fallait désormais s’interdire le plaisir des chandelles. Première interrogée, la Ligue suisse contre le cancer n’a pas mis ce sujet à l’ordre du jour.
Quant à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), il estime qu’une utilisation réfléchie des bougies suffit à réduire le danger. Selon l’OFSP, le risque principal vient de certaines mèches contenant du plomb, un métal nocif. Mais les mèches sont surveillées par les laboratoires cantonaux, et les cas de produits retirés du marché sont rares. Toujours est-il que, malgré les arguments publicitaires, les bougies ne «purifient» pas l’air, bien au contraire. Les résidus de combustion ne sont jamais inoffensifs.
Conseils de base
Néanmoins, l’OFSP n’appelle pas non plus à la panique générale, mais préfère recommander une utilisation sensée des bougies et de tout autre désodorisant. Ses conseils:
> Combattre les problèmes d’odeur à la source au lieu d’en rajouter une couche avec un parfum d’intérieur.
> Aérer fréquemment les locaux, notamment après l’utilisation de bougies et, pour les chambres à coucher, avant de s’endormir.
> Eviter d’utiliser les produits désodorisants, y compris les bougies, en continu et sur de longues périodes. Au contraire, le faire de manière ponctuelle, ciblée et limitée dans le temps.
> Raccourcir les mèches trop longues, dégageant davantage de particules fines.
> Renoncer totalement aux produits parfumés pour les personnes particulièrement sensibles.
> Eviter d’incommoder son entourage, car le plaisir des uns peut aussi faire la morosité des autres.
Entre s’intoxiquer et se faire plaisir, il faut donc trouver un juste milieu mais, surtout, ne pas céder à l’obsession. Inutile, en tout cas,
de retenir sa respiration lorsque
les bougies brûleront sur le sapin de Noël. Il suffit de ne pas oublier d’aérer.
Yves-Alain Cornu