Si vous avez perdu votre emploi, vous avez intérêt à ne pas négliger la question des assurances. En cas de maladie par exemple, les indemnités journalières ne vous sont pas octroyées d’office. Quant à la LPP, elle accorde une couverture restreinte. Tour d’horizon.
– L’assurance accident:
L’assurance de votre ex-employeur entre en jeu si l’accident a lieu dans les 30 jours après l’échéance du contrat. Au-delà, c’est l’assurance chômage qui joue le rôle de l’employeur. Elle prélève un montant sur vos indemnités qu’elle verse à la SUVA (la Caisse nationale suisse d’assurance en cas d’accident). Depuis le 1er juillet, un tiers de la prime est financé par le chômage.
Si la caisse de chômage tarde à établir vos droits, il est prudent de conclure une convention avec votre ancienne assurance, qui prolongera la couverture accident (de 180 jours au maximum).
Veillez par ailleurs à ne pas vous assurer à double, et à supprimer l’éventuelle couverture accident conclue avec l’assurance maladie de base.
– L’assurance maladie:
Comme l’assurance de base est obligatoire, aucun changement n’intervient pour les soins médicaux et les frais pharmaceutiques. Attention, en revanche, à l’assurance perte de gain due
à une maladie. Votre ex-employeur vous accordait probablement (mais pas obligatoirement) une telle couverture, tandis que le chômage n’octroie des indemnités journalières que pour les 34 jours (ouvrables) qui suivent la fin des rapports de travail (44 jours dès le 1er juillet prochain). Pour la suite, c’est à vous de prévoir une assurance perte de gain.
Si vous étiez au bénéfice d’une assurance collective, vous pouvez rester auprès de la même compagnie en passant à une assurance individuelle. Si la compagnie ne vous informe pas de ce droit de passage, vous continuez à bénéficier de la collective.
Dès que vous avez pris connaissance de ce droit, vous avez trois mois pour le faire valoir, pour autant que le contrat ait été conclu selon les règles de la LAMaL (Loi sur l’assurance maladie). Mais ce délai peut être ramené à 30 jours si la compagnie a choisi d’appliquer la LCA (Loi sur le contrat d’assurance).
Si vous n’étiez pas au bénéfice d’une assurance collective, veillez à conclure une assurance perte de gain avec des indemnités correspondant à ce que vous verse la caisse de chômage. Il vous en coûtera environ 3,5% d’indemnités de chômage en moins, mais l’investissement peut en valoir la peine.
– La maternité:
Les indemnités journalières en cas de grossesse et de maternité suivent les mêmes règles que pour la maladie. Toutefois, la nouvelle loi apporte un progrès dès le 1er juillet: même si une mère au chômage n’a pas conclu de perte de gain, elle a droit à 40 indemnités journalières après l’accouchement.
– AVS-AI:
Les cotisations sont obligatoirement prélevées sur l’indemnité de chômage. Le chômeur est en revanche exempté... de cotiser pour le chômage.
– 2e pilier:
La caisse de prévoyance de votre ex-employeur couvre encore le risque d’invalidité et de décès pendant 30 jours après l’échéance du contrat. Ensuite, si vous touchez des indemnités journalières supérieures à 97,25 fr., la caisse de chômage prélève obligatoirement une cotisation. Mais seul le risque d’invalidité et de décès est assuré. Vous n’augmentez donc pas le capital en prévision de votre 2e pilier.
Votre ex-employeur versera par ailleurs votre avoir LPP sur un compte de libre passage, que vous devrez ouvrir auprès d’une banque ou d’un institut de prévoyance.
– Allocations familiales:
Elles sont versées avec les indemnités de chômage.
Suzanne Pasquier
Prochain article:
formation et occupation des chômeurs
Bon à savoir
Quelques droits qui restent méconnus
Vous avez claqué la porte parce que votre patron ne versait pas les salaires? Vous pouvez obtenir des indemnités de chômage couvrant les mois (au maximum six) pour lesquels vous n’avez pas été payé. Mais il faudra d’abord que votre ex-patron fasse l’objet d’une procédure de faillite ou que vous ayez déposé une demande de saisie pour créance de salaire.
˛Lorsque le travail de l’entreprise a été interrompu en raison des intempéries, votre employeur peut demander des indemnités à la caisse de chômage. Le secteur le plus touché est bien sûr la construction. Dans l’agriculture, la météo n’est pas prise en compte lorsqu’elle engendre des pertes «normales pour la saison». La caisse imposera cependant un délai d’attente de trois jours, pendant lequel aucune indemnité ne sera accordée.
˛Vous contestez une décision de la caisse de chômage ou de l’Office régional de placement? Vous pouvez y faire opposition. Si elle est refusée, reste la possibilité de faire recours auprès d’une instance supérieure (généralement un tribunal). La procédure est gratuite.