Fours à micro-ondes, téléphones portables, ordinateurs, etc.: de nombreux lecteurs de Bon à Savoir s’inquiètent des diverses ondes électromagnétiques dégagées par ces appareils, et nous demandent des informations à ce sujet. Mais il est difficile de trouver des données précises. Les fabricants ne sont en effet pas obligés d’indiquer la force de rayonnement de leurs produits et, de toute façon, aucune étude n’a encore permis d’en évaluer précisément le danger. Tout comme il n’existe aucune évaluation de l’impact des champs électromagnétiques en fonction de la durée d’utilisation des différents appareils.
Prendre le large
Ce qui est prouvé, c’est que la force des ondes décroît à mesure que l’utilisateur s’éloigne de leur source. Si l’on se réfère au tableau ci-dessous, on remarque ainsi qu’il suffit, par exemple, de placer son radio-réveil à un mètre de sa tête de lit pour réduire les 300 µT (nanotesla) émis à 3 cm de distance à un bien plus inoffensif 0,01 µT. A noter que ce conseil vaut aussi pour les systèmes de surveillance pour bébé (baby phones), pour lesquels il faut respecter une distance de sécurité de 1,5 à 2 m.
Mais il n’est pas toujours utile de tenir compte du rayonnement émis lors d’un éloignement minimal. Personne ne colle en effet son visage contre sa cuisinière électrique ou son four à micro-ondes, mais on se tient plutôt à une distance d’environ 30 cm de ces appareils. Tout comme on est généralement assis à plus d’un mètre de son téléviseur. D’ailleurs, pour la plupart des appareils ménagers, l’intensité du champ magnétique à 30 cm de distance est très inférieure à la valeur limite de 100 µT recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
D’autres critères encore déterminent l’intensité du rayonnement, comme par exemple la structure de l’appareil. Ainsi, l’utilisateur d’un aspirateur est protégé des ondes, non seulement par la longueur du tuyau qui l’en éloigne, mais aussi par la coque en plastique de l’engin.
C’est tout le contraire avec un sèche-cheveux et surtout avec un rasoir électrique qui, malgré leur petite taille, émettent un fort rayonnement, mais qu’on tient tout près de sa tête… L’intensité du champ magnétique peut être toutefois extrêmement variable selon le modèle d’appareil (p. ex. 6-2000 µT pour les sèche-cheveux).
Conseils de prudence
En sus de ces données, et en attendant des études plus précises (lire encadré), voici les conseils de prudence dispensés par l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (1):
> Pour les stations de base (antennes téléphoniques, etc., dont le rayonnement est limité par l’Ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant):
– garantir une distance suffisante entre celles-ci et les zones où des personnes séjournent longtemps;
– s’informer également sur les rayonnements auprès de sa commune ou le service de rayonnements non ionisants de son canton.
> Pour les téléphones mobiles: – limiter la durée des conversations;
– acheter un téléphone pourvu de l’option «mains libres», permettant d’accroître la distance entre tête et appareil;
– orienter son mobile vers la fenêtre lorsqu’on se trouve à l’intérieur, afin que les ondes ne traversent pas la tête;
– l’utiliser en voiture uniquement lorsque celle-ci dispose d’une antenne extérieure, car la carrosserie métallique réfléchit les champs électromagnétiques à l’intérieur de l’habitacle, et le téléphone va demander une puissance d’émission plus forte.
S’informer avant l’achat
Autre conseil important: s’informer, avant l’achat, de l’intensité de rayonnement du modèle choisi. En effet, seuls les fabricants de téléphones mobiles indiquent ces données sur l’emballage et le mode d’emploi (en TAS = taux d’absorption spécifique), et la comparaison en vaut la peine(2). Il est recommandé que ce rayonnement ne dépasse pas les 0,2 W/kg. Or selon l’appareil, cette valeur va de 0,2 à 1,5 W/kg!
La meilleure prévention
Enfin, la meilleure prévention, c’est bien sûr de limiter au maximum l’usage de tous ces appareils «rayonnants», de penser à les éteindre ou à les débrancher dès que possible, voire d’y renoncer purement et simplement!
Véronique Kipfer
(1) Autres infos:
www.umwelt-schweiz.ch/buwal/fr/
(2) Liste des émissions
des divers téléphones mobiles sur: www.topten.ch
rayonnement et santé
Risques plus ou moins grands
L’électrosmog se subdivise en rayonnements à haute fréquence et rayonnements à basse fréquence, qui se différencient par les effets qu’ils produisent sur l’homme:
> Rayonnements à haute fréquence (four à micro-ondes, téléphones mobile et sans fil, etc.): ils peuvent réchauffer les tissus, mais seulement lorsqu’ils atteignent une intensité extrêmement forte, à laquelle l’homme n’est pas exposé dans la vie quotidienne. Des étu-
des épidémiologiques ont toutefois montré qu’une exposition à des rayonnements relativement faibles pourrait déjà provoquer divers troubles (problèmes de sommeil, agitation, faiblesse générale, etc.).
> Rayonnements à basse fréquence (alimentation en courant: télévision, chauffage électrique, etc.): classés «substances peut-être cancérigènes» par le Centre international de recherche sur le cancer en 2001, ils provoquent des courants électriques dans le corps, qui génèrent le déclenchement involontaire d’impulsions nerveuses ou de contractions musculaires. Autres risques potentiels: troubles du comportement, de la capacité d’apprentissage, du système hormonal ou du métabolisme cellulaire. Une exposition prolongée à un rayonnement de plus de 0,4 µT double le risque de leucémie chez l’enfant.
Pour en savoir plus, un programme national de recherche intitulé «Rayonnement non ionisant, environnement et santé» a été lancé par le Conseil fédéral en mars 2005.
Résultats dans trois ans.