Les voitures et les aspirateurs ont un regrettable point commun: leur piteux rendement! En effet, seuls 10 à 25% de l’énergie engloutie sont réellement convertis en puissance mécanique. Ainsi, une automobile consommant 8 l/100 km peut afficher de meilleures performances qu’une autre qui avale 12 l/100 km. De même, un aspirateur de 1000 watts sera parfois plus efficace qu’un goinfre de 1800 watts. Preuve que le rendement est un critère aussi important que la consommation.
Or, ces dernières années, les rayons des grandes surfaces se sont garnis de modèles au format compact, affichant des puissances dépassant allègrement les 1500 watts et bradés à des prix dérisoires (moins de 100 fr.). Ces puissances n’indiquent cependant que la consommation électrique et ne permettent pas de se faire une idée sur l’efficacité de ces appareils.
Diverses mesures
Les critères réellement utiles sont donc le débit d’air aspiré par le tube (exprimé en litre par seconde) et la dépression maximale, soit la force exercée lors du blocage de l’entrée d’air, par exemple par une main (exprimé en centimètres – lire l’encadré). Ces deux critères étant rarement indiqués sur les articles bas de gamme, nous avons effectué une série de mesures sur la collection d’aspirateurs, d’âge et de qualité divers, déposés en pension dans notre atelier. Le constat est étonnant.
> Les meilleurs: Miele, Nilfisk, Electrolux, Philips, AEG s’en sortent haut la main, avec des valeurs de débit supérieures à 35 l/s et 220 cm de dépression, même pour les modèles compacts.
> Les moins bons: les compacts bon marché brassent peu d’air, mais consomment beaucoup d’électricité, affichant
des puissances allant de 1200 à 1500 watts et ne dépassent guère 25 l/s et 180 cm de dépression.
> Les bonnes surprises: un Miele S 200 (30 ans d’âge) de 900 watts affiche plus de 40 l/s et une dépression de 235 cm. Et chapeau à un Nilfisk GAD vieux de 45 ans, qui, avec 500 watts, aspire tout de même 30 l/s et développe une dépression de 175 cm!
Les modèles compacts restent peu fiables
Par ailleurs, divers constats en atelier rendent l’achat d’un aspirateur bas de gamme hasardeux:
- leur qualité de fabrication laisse souvent à désirer;
- ils perdent leurs roues;
- les fixations du sac et les crochets du capot se cassent facilement;
- le cordon électrique est aussi mince que celui d’une lampe de chevet;
- ils sont dépourvus de protection antisurchauffe;
- la disponibilité des sacs, accessoires et pièces de rechange n’est pas assurée pour ces appareils souvent commercialisés sous des marques inconnues.
Signal de refus
Dès lors, opter pour un aspirateur efficace et fiable – quitte à y mettre un certain prix – n’est pas seulement une manière de faciliter une tâche souvent assimilée à une corvée, mais permet aussi de faire des économies sur le long terme en donnant un signal de refus clair à la mode du tout jetable.
Laurent Zahn
Critères d’efficacité
Pour un usage familial
Pour mesurer l’efficacité d’un aspirateur à usage familial, il faut tenir compte du débit d’air (au minimum 35 l/s pour les sols durs) et de la dépression maximale (dès 220 cm pour un bon rendement sur les moquettes et les tapis).
Certains fabricants annoncent des puissances d’aspiration en watts. Or, cette donnée n’est pas pertinente, faute d’en connaître les méthodes de calculs et les conditions de mesure.