Deux lecteurs prudents, dont Antoine Klauser, de Chêne-Bougeries (GE), nous avertissent d’une toute nouvelle arnaque: l’escroquerie via les petites annonces de particuliers, électroniques ou imprimées. Antoine Klauser désire vendre sa moto. En réponse à sa petite annonce publiée sur l’internet, il reçoit il y a quelque temps un mail d’un acheteur qui se dit Américain. Ce dernier accepterait d’acheter le véhicule au prix demandé, soit 4200 fr., mais propose qu’un de ses clients français, qui lui doit 10 000 e, envoie un chèque de ce montant directement à Antoine Klauser. Qui n’aura qu’à rembourser la différence en utilisant le service de transfert de fonds Western Union… Pas dupe, notre lecteur met fin à la correspondance et avertit la rédaction de Bon à Savoir.
Conseils de spécialistes
Cette escroquerie se décline sous différentes variantes, mais le résultat reste le même: le chèque n’est finalement pas valable, et le vendeur trop crédule, ou trop pressé de vendre, se retrouve délesté de plusieurs milliers de francs.
En 2004, le rapport(1) de l’ombudsman des banques suisses évoquait déjà le problème: «L’objectif des escrocs est que le vendeur, généralement peu familiarisé avec les usages en matière de chèques, transfère le montant avant que sa banque ne l’avise qu’il est sans provision, volé ou falsifié. Or, il est clair que le processus de contrôle peut prendre un certain temps lorsque le chèque vient de l’étranger», soulignait-il entre autres.
Détecter les escroqueries
Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) et le Bureau fédéral de la consommation, quant à eux, abordent indirectement le sujet dans une brochure d’information parue en février dernier, intitulée «Arnaques: comment les détecter?»(2). Quelques règles de prudence qu’il vaut mieux respecter:
> Garder une certaine logique: un acheteur crédible n’acquiert en effet jamais un produit sans le voir, et ne propose pas un prix supérieur à celui demandé. Par ailleurs, certains mails ou lettres sont rédigés en un anglais très approximatif ou remplis de fautes d’orthographe, ce qui devrait immédiatement éveiller la méfiance.
> Vérifier l’identité et les coordonnées de l’acheteur potentiel.
> Ne jamais verser d’acompte.
> Refuser de payer par chèque. Il faut savoir que les banques n’endossent aucune responsabilité en cas de problème, même lorsqu’elles ont crédité un chèque qui s’avère ensuite sans provision.
> Eviter les transactions internationales: en cas d’escroquerie, les recours sont complexes et généralement vains. D’autant plus que les arnaqueurs utilisent souvent des intermédiaires dans différents pays, et jonglent avec une multitude de noms et d’adresses fictifs...
Véronique Kipfer
(1)www.bankingombudsman.ch/francais/
(2)A télécharger gratuitement sur: www.consommation.admin.ch/dossier/00317/index.html?lang=fr
BONUS WEB: Encaisser un chèque, mode d’emploi
plainte ou dénonciation
Les diverses possibilités d’action
Arnaques suisses
> Pour tout conseil, s’adresser au Bureau fédéral de la consommation, au 2 031 322 20 21
et www.konsum.admin.ch.
> Déposer une plainte pénale:
– auprès du juge d’instruction compétent;
– au poste de police le plus proche, qui transmettra la plainte au juge d’instruction;
– auprès de la Commission suisse pour la loyauté (formulaire à télécharger sous www.lauterkeit.ch).
> Contacter une des organisations de protection des consommateurs, par exemple la Fédération romande des consommateurs (www.frc.ch), qui peuvent, elles aussi, intervenir juridiquement.
Arnaques étrangères
> S’adresser à l’autorité nationale compétente du pays concerné, en passant par le site du Réseau international de contrôle et de protection des consommateurs (RICPC), à l’adresse
www.icpen.org
> Pour les offres trompeuses relevant du commerce électronique: remplir un formulaire de plainte sur le site www.econsumer.gov, créé par des membres du RICPC.
Source: Seco