Voitures télécommandées, Playmobil ou encore poupées: autant de jouets d’occasion qui auront une seconde vie grâce à la vente en ligne. Acheteur ou vendeur, chacun y trouvera son compte. Les uns en se débarrassant de vieux objets, les autres en faisant le bonheur de leur marmaille à moindre coût.
Mais, lorsqu’un grain de sable vient enrayer la mécanique, la transaction peut laisser un goût amer. L’une de nos lectrices vient d’en faire l’expérience. Tout avait pourtant bien commencé. L’automne dernier, elle décide de vendre aux enchères une voiture télécommandée d’occasion, de la marque Chicco, sur Ricardo. Elle trouve preneur pour 31 fr., frais de port compris. L’objet est envoyé une fois le paiement reçu.
L’évaluation qui tue
C’est alors que l’affaire se complique. En cause: une pile qui a coulé. La voiture fonctionne pourtant et, le «client» souhaite la garder. Il demande en revanche à notre lectrice de faire un petit geste et de lui rembourser les frais de port (9 fr.) pour le temps perdu à nettoyer le jouet. Ce qu’elle refuse. Elle lui propose cependant de retourner l’objet et de lui rembourser l’entier de la somme. Mécontent, l’acheteur réplique en postant une évaluation négative du vendeur sur le site d’enchères en ligne. «J’aurais mieux fait de donner cette petite voiture à un enfant. Toute cette énergie perdue, on ne m’y reprendra plus», témoigne notre lectrice.
La mésaventure peut prêter à sourire, la somme en jeu étant minime. Mais, lorsque les montants sont plus importants, l’affaire peut s’avérer autrement plus embarrassante. D’autant plus que les évaluations et les commentaires laissés par les internautes sont considérés comme un bon indicateur pour juger du sérieux ou non d’un vendeur.
Contestation difficile
Sans compter qu’il sera difficile – pour ne pas dire impossible – d’obtenir la suppression d’une évaluation peu élogieuse, quand bien même cette dernière semble injustifiée. «En tant qu’intermédiaire neutre, Ricardo n’intervient en principe pas dans le système d’évaluation», précise Barbara Zimmermann, porte-parole du site. Seules exceptions: lorsque l’acheteur autorise le retrait de l’évaluation ou que ses propos sont insultants, diffamatoires ou encore mensongers.
Certes, on n’est jamais à l’abri d’un client mécontent. Mais, quoi qu’il en soit, il vaut la peine d’appliquer quelques règles de base avant et après la vente, afin d’augmenter ses chances de conserver sa crédibilité (lire encadré).
Chantal Guyon
CONSEILS PRATIQUES
Bien vendre sur le net
Sur Ricardo ou eBay, chaque vendeur possède un profil d’évaluation visible par tous les membres. Pour que les commentaires peu élogieux ne s’empilent pas comme des briques, mieux vaut donc prendre quelques précautions.
Avant la mise en vente
> Décrire précisément et objectivement l’article. Indiquer son état (neuf, usagé, à restaurer, etc.) et ne pas oublier de mentionner tous les éventuels défauts.
> Vérifier l’état de l’objet et le nettoyer dans les règles de l’art. Le cas échéant, s’assurer que les piles n’ont pas coulé.
> Présenter l’objet par une ou plusieurs photos nettes et sous différents angles (haut, dessous, etc.).
> Préciser que l’article est vendu sans garantie et en l’état. Faute d’indication claire, la garantie légale d’une année prévue par le Code des obligations s’applique. Elle sera, dans un avenir plus ou moins proche, portée à deux ans. En mars dernier, le Parlement a en effet accepté une modification du CO dans ce sens. Le Conseil fédéral doit encore ratifier la date de son entrée en vigueur.
> Indiquer les conditions de paiement et de livraison (acheminement par poste, objet à retirer personnellement, etc.).
> Répondre aux acheteurs s’ils demandent des précisions.
Une fois la vente conclue
> Prendre des photos de l’article avant son envoi ou sa remise à l’acheteur. En cas de litige, elles seront utiles pour juger de la bonne foi du vendeur.
> Envoyer l’objet en recommandé avec accusé de réception, pour une sécurité maximale.