La consommation électrique des réfrigérateurs a diminué d’environ un tiers durant la dernière décennie. Remplacer un ancien appareil, ou devenu poussif, par un modèle récent peut s’avérer judicieux du point de vue économique et écologique. Mais avant d’engager la dépense, il faut examiner son appareil en veillant aux points suivants:
- Conception: les progrès réalisés en termes d’isolation et de rendement du circuit de réfrigération sont importants. Il est donc utile de connaître la date de fabrication de l’appareil, mais aussi le sérieux du fabricant et le positionnement du modèle dans sa catégorie. Les données techniques sont également importantes, à condition d’avoir conservé la notice ou l’étiquette énergie.
- Etat de l’appareil: avec le temps, l’isolation se détériore par absorption d’humidité, les joints de porte se durcissent ou se fendent, le compresseur s’use et voit son rendement baisser. La formation de givre à l’intérieur du compartiment de réfrigération est un signe d’anomalie au niveau de l’étanchéité, ou du système de dégivrage automatique, et entraîne une surconsommation.
- Température ambiante: un appareil placé près d’une source de chaleur, telle qu’un radiateur ou une fenêtre laissant entrer le soleil, entraîne également une surconsommation. Il doit donc être déplacé avant d’être remplacé. S’il doit être installé à côté de la cuisinière, on peut l’isoler avec une mousse doublée d’une feuille d’alu que l’on trouve dans les magasins de bricolage.
- Température intérieure: elle se situe en moyenne à 5 degrés (2-3 degrés dans la zone la plus froide, 7-8 degrés dans la zone «chaude»). Une différence de 1 degré occasionne une consommation supplémentaire d’environ 7%. Cela vaut également en cas de variation de la température ambiante du logement.
- Taille de l’appareil et du compartiment de congélation: la contenance du réfrigérateur et du bac de congélation influence directement sa consommation, c’est pourquoi il faut choisir un appareil strictement adapté à ses besoins.
Consommation réelle
La méthode la plus simple pour connaître la consommation réelle de son réfrigérateur est de s’équiper d’un compteur d’énergie, en vente dans les magasins de bricolage (environ 20 fr.) et d’effectuer une mesure sur 24 heures. Autres solutions: partir en week-end, en prenant bien soin de débrancher tous les autres appareils, et relever le compteur au départ et à l’arrivée. Ou encore s’installer à côté du frigo (avec son magazine préféré…) de manière à en percevoir le bourdonnement et mesurer la durée d’un cycle marche/arrêt du moteur. Ainsi, si le moteur tourne 10 minutes, puis s’arrête 20 minutes avant de redémarrer, et que l’étiquette collée à l’intérieur de l’appareil indique une puissance de 90 watts, la puissance moyenne sera de 30 watts (il tourne le tiers du temps), et la consommation de 30 W x 24 h = 720 wattheures par jour, soit près de 263 kWh/année.
Comparer les valeurs
Après avoir estimé, avec plus ou moins de précision, la consommation réelle de votre appareil, vous pourrez comparer avec celle des modèles neufs. En
guise d’exemple, un petit frigo, de la hauteur d’une table, doté d’un compartiment de congélation, consomme 230 kWh/année en classe A et 130 en classe A++. Un grand modèle, d’une hau-teur de 1,8 m, équipé d’un congélateur de 100 l, consommera 350 kWh/année en classe A et 200 en classe A++.
A vous et à votre calculette de jouer! En tenant compte d’un prix du kWh se situant entre 20 et 25 ct. (consultez la facture de votre fournisseur), l’investissement dans un nouvel appareil devrait être financé par les économies d’électricité réalisées sur une période inférieure à 10 ans pour que le remplacement en vaille la chandelle.
Laurent Zahn