Les primes des assurances complémentaires d'hospitalisation en division commune baisseront de 40% en moyenne l'an prochain, avec des diminutions moins marquées pour les produits comprenant un grand nombre de prestations complémentaires ambulatoires. En revanche, 80% des produits en division privée ou semi-privée n'afficheront aucune modification tarifaire. Pour les 20% restant, 11% (couvrant un demi million d'assurés) afficheront une baisse moyenne de l'ordre de 7%, et le solde (9%, soit 485 000 assurés) subiront une hausse d'environ 6%, en moyenne toujours.
Ces chiffres ont été fournis, aujourd'hui, par la FINMA, l'autorité de surveillance des marchés financiers, chargée d'approuver les tarifs et les couvertures des complémentaires. Ces baisses étaient attendues. Elles font logiquement suite à l'entrée en vigueur du nouveau mode de financement des hôpitaux au 1er janvier 2012, qui a introduit, outre le libre choix du lieu d'hospitalisation, un transfert des charges des complémentaires vers l'assurance de base et les cantons.
342 millions pour les assureurs
La FINMA a pourtant chiffré les économies des assureurs pour les produits des complémentaires d'hospitalisation à 582 millions de francs! Ce montant a représenté, en 2012, un allègement de 73% pour les produits «division commune», 16% en «division semi-privée» et 18% en «division privée». Des économies bien plus importantes que les baisses – sans parler des hausses! –concédées par les assureurs cette année, puisque ces dernières n'atteignent que 240 millions. Et ceci après pression de la FINMA, qui a exceptionnellement demandé aux assureurs de soumettre l'ensemble de leurs tarifs de complémentaires d'hospitalisation à un nouvel examen!
Les tarifs 2014 correspondent donc aux exigences légales, même si une partie seulement de l'allègement des coûts bénéficie aux assurés. Pour la FINMA, «cela s'explique par le fait que l'assurance complémentaire comprend également des produits déficitaires. Ceux-ci ont désormais la possibilité de se raffermir». Comprenez que dans cette histoire, ce sont finalement les assurés et les cantons qui servent de vaches à lait. Une situation qui ne dérange pas du tout la FINMA: «Une partie de l'économie de coûts viendra renforcer les bénéfices des entreprises, ce qui est autorisé dans le domaine de l'assurance privée. Lors de son examen des tarifs, la FINMA a constaté que les marges bénéficiaires calculées par les assureurs ne sont pas abusivement élevé et que les parts de frais administratifs n'ont pas été augmentées de manière inappropriée»….
Sébastien Sautebin