En mai 2022, face à l’augmentation soudaine et parfois massive des prix de nombreux produits, Bon à Savoir décidait de lancer son «Observatoire des prix».

Dans un contexte de sortie de pandémie, quelques semaines après le début de la guerre menée par la Russie en Ukraine, notre objectif était double: documenter ce renchérissement et pointer des hausses abusives induites par un effet d’aubaine. En clair, dénoncer les abus de certains acteurs du marché, prêts à profiter d’une situation confuse pour augmenter les prix, mais également leurs marges.

Durant ces deux ans, nous avons ainsi pu vous aider à limiter autant que possible l’érosion de votre pouvoir d’achat, en comparant l’évolution des prix de 53 produits de consommation courante chez les quatre plus grands acteurs du pays, Aldi, Coop, Lidl et Migros (lire «Accalmie sur le front des premiers prix»).

Cet Observatoire nous a également permis de mettre en évidence les stratégies des différentes enseignes et de mieux vous conseiller pour réaliser des économies. Car si les prix des produits d’entrée de gammes des différents distributeurs ne diffèrent plus que de quelques centimes dans bien des cas, c’est leur absence en magasin qui pèse le plus lourdement sur le montant final de notre caddie. Et ces absences ne sont pas toujours le fruit du hasard ou des aléas de la distribution. Loin de là.

Grâce à la publication de ces comparatifs, certains distributeurs nous ont en outre affirmé que notre Observatoire aurait contribué à une limitation de la hausse des prix de 2 à 3%, en stimulant la concurrence entre eux.

Nous en sommes évidemment très heureux, mais cette réjouissante nouvelle ne mettra pas pour autant un terme à notre lutte pour dénoncer les marges excessives appliquées dans notre pays.

Ce que L’Observatoire des prix de Bon à Savoir a également montré, c’est que les chiffres officiels de l’inflation annoncés chaque année se situent loin de la réalité des ménages. En 2022 par exemple, l’Office fédéral de la statistique annonçait une inflation de 2,9% alors que l’indice calculé selon notre panier type grimpait à 5,6%. Soit près du double. Et lorsqu’on observe les chiffres des géants de l’agroalimentaire, la tendance se confirme: entre 2022 et 2023, leurs prix ont augmenté de 7,5% pour Nestlé, 6,8% pour Unilever et 10% pour Coca-Cola, tous produits et pays confondus (lire «Des milliards de bénéfices sur les produits du quotidien»).

L’érosion de notre pouvoir d’achat n’est donc pas le fait d’une hallucination collective. Elle est surtout due à des calculs officiels en décalage avec la réalité des consommatrices et des consommateurs.

Nous poursuivrons donc nos efforts et continuerons à vous permettre de faire des économies chaque fois que ce sera possible.

Pierre-Yves Muller
Rédacteur en chef