53 millions jetés aux ordures
La Confédération va jeter tous les vaccins contre la grippe H1N1 périmés.
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Bon à Savoir
05.09.2011
Dernière mise à jour:
06.07.2022
Yves-Noël Grin
C’est une petite fortune qui s’apprête à être jetée dans les déchets spéciaux. D’ici à novembre, la Confédération va devoir se débarrasser de tous les vaccins contre la grippe porcine qui lui sont restés sur les bras. Motif: les doses inutilisées ont désormais dépassé la date de conservation limite. La valeur du lot périmé s’élève à quelque 53 millions de francs, soit près du tiers des 84 millions investis en 2009 par la Confédération pour faire face au virus H1...
C’est une petite fortune qui s’apprête à être jetée dans les déchets spéciaux. D’ici à novembre, la Confédération va devoir se débarrasser de tous les vaccins contre la grippe porcine qui lui sont restés sur les bras. Motif: les doses inutilisées ont désormais dépassé la date de conservation limite. La valeur du lot périmé s’élève à quelque 53 millions de francs, soit près du tiers des 84 millions investis en 2009 par la Confédération pour faire face au virus H1N1.
Selon Patrick Mathys, chef de la section Préparation pandémie à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), ce surplus s’explique par le faible pourcentage de la population – entre 14 et 20% – qui a été vaccinée. Un chiffre qui contraste avec les deux vaccins que les autorités avaient prévu pour 80% des habitants, rappelle le magazine alémanique Saldo dans son édition du 31 août.
Le Tamiflu aussi…
Les vaccins ne seront pas seuls à subir ce sort. Les réserves de Tamiflu devraient, elles aussi, finir prochainement dans les déchets spéciaux. Certains stocks constitués par les cantons seront périmés fin 2012 déjà; c’est le cas, entre autres, des 12 500 emballages achetés par le canton de Bâle pour une valeur avoisinant les 500 000 fr. Les 70 000 boîtes acquises par la Confédération pour 1,75 million de francs pourront être conservées jusqu’en 2016.
Ce gaspillage ravive la polémique sur la pertinence des décisions prises par les autorités et sur le rôle qu’a joué l’industrie pharmaceutique dans la surévaluation des risques courus par la population. Car, faut-il le rappeler, la grippe saisonnière cause généralement la mort de 400 à 1000 personnes par année, alors que les victimes du virus H1N1 n’ont finalement été qu’une vingtaine d’après les chiffres de l’OFSP.
Yves-Noël Grin