Un bon d’achat qui s’évapore
La limite de validité n’est pas la seule cause de mortalité précoce chez les bon-
cadeaux.
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Bon à Savoir 04-2002
11.04.2002
Dernière mise à jour:
27.02.2023
Eric Jaquier / Blaise Guignard
Recevoir des bons pour un voyage en guise de cadeau de mariage est assez fréquent. La mésaventure de Véronique Larequi montre qu’il est prudent, lorsqu’on en reçoit, de les utiliser sans trop attendre.
C’est en décembre 98 que Véronique Larequi se marie. En guise de cadeau aux heureux époux, leurs proches se fendent d’un bon d’une valeur de 3000 fr. chez le voyagiste lausan-nois Artou. Mais la lune de miel devra attendre: peu après le mariage viennent en effet un enfant...
Recevoir des bons pour un voyage en guise de cadeau de mariage est assez fréquent. La mésaventure de Véronique Larequi montre qu’il est prudent, lorsqu’on en reçoit, de les utiliser sans trop attendre.
C’est en décembre 98 que Véronique Larequi se marie. En guise de cadeau aux heureux époux, leurs proches se fendent d’un bon d’une valeur de 3000 fr. chez le voyagiste lausan-nois Artou. Mais la lune de miel devra attendre: peu après le mariage viennent en effet un enfant… puis un deuxième. Entre couches et biberons, le voyage est remis à plus tard.
Ce n’est qu’en automne 2001 qu’il devient possible. Une fois les dates fixées et les grand-parents appelés à la rescousse pour la garde des bambins, le contact est pris avec Artou. Pour découvrir l’impensable: le bon est nul, alors même qu’il était valable encore six mois plus tôt, et qu’il n’est pas périmé, puisqu’aucune limite de validité n’est fixée.
La clé du mystère: entre le moment où le bon a été émis et celui où Véronique Larequi a voulu le faire valoir, Artou a été racheté par STA Travel, qui n’en a gardé que l’activité de voyagiste, sans reprendre ni les actifs ni les dettes de l’agence. Conséquence: si STA a honoré durant une certaine période les bons émis par Artou, il ne l’a fait qu’à bien plaire… et ne le fait plus.
Lueur d’espoir, dans un premier temps, pour notre Véronique Larequi: contactés, les responsables de la liquidation d’Artou lui affirment que l’agence STA se serait engagée par écrit, au moment du rachat, à honorer tous les bons cadeaux mis en circulation par le voyagiste. Elle refuse donc la proposition de STA de prendre en compte les 50% de la valeur du bon, et contacte Histoire d’en parler pour tenter de se faire entendre.
C’est l’ancien patron d’Artou qui donnera le fin mot de l’affaire: non, les accords de rachat de sa société ne mentionnaient pas spécifiquement la prise en compte de tous les bons émis avant la liquidation! Vu leur nombre, STA les a toutefois acceptés durant deux ans, mais a bien dû mettre un terme à l’opération. L’agence est donc parfaitement en droit de refuser le bon présenté par Véronique Larequi. Evaporés avec le bon, les rêves de beaux voyages pour le jeune couple? Pas tout à fait: à titre exceptionnel, STA maintient sa proposition d’accepter le bon pour moitié de sa valeur. Une proposition, faut-il le préciser, qu’il est vivement conseillé d’accepter.
Eric Jaquier