Si vous avez déjà regardé Pimp my ride, l’émission de tuning de la chaîne MTV, vous aurez constaté à quel point il est possible de transformer une vieille épave en un rutilant avaleur de bitume. Tout y passe: la carrosserie, le moteur, les jantes, l’habitacle, etc. Sans aller jusqu’à l’exagération caricaturale de ce programme, le tuning a ses adeptes en Suisse. Il a aussi ses garde-fous. «Toutes les transformations sont autorisées pour autant qu’elles répondent aux normes légales», résume-t-on du côté de l’Association des services des automobiles (asa). Or, le législateur a pris soin d’établir un gros filet législatif, sécurité oblige.
Contrôle extraordinaire
La marge de manœuvre des «tuneurs» s’en trouve donc notablement diminuée. Lorsque l’envie de modifier un véhicule à son goût dépasse le stade des tapis ou de la stéréo, la loi en fixe les règles. Si l’on veut, par exemple, changer la couleur de la carrosserie, il convient d’utiliser une peinture homologuée. Et, dans ce registre, les teintes fluorescentes ou rétroréfléchissantes sont interdites. Les démarches seront ensuite simples, puisqu’il suffira de demander un nouveau permis de circulation.
La situation se complique pour les transformations di tes importantes. Là, il faut soumettre le véhicule à un contrôle extraordinaire avant de pouvoir l’utiliser de nouveau (art. 34 OETV). Cette obligation concerne, par exemple, les modifications des systèmes de freinage, celles apportées à la transmission, les interventions qui modifient le niveau sonore ainsi que les dispositifs d’échappement et les roues lorsque ces deux derniers éléments n’ont pas été homologués pour le type de véhicule considéré.
Il est impératif de bien respecter la loi, faute de quoi les modifications ne passeront pas l’expertise. Or, les règles sont, de l’aveu même des experts, si complexes qu’il est extrêmement difficile de s’y retrouver soi-même. L’Association des services des automobiles recommande de prendre contact avec le centre cantonal d’expertise avant d’effectuer les travaux. Le conducteur pourra ainsi expliquer les modifications qu’il compte faire et être conseillé par un expert. Au besoin, ce dernier demandera que certains documents lui soient fournis, afin qu’il puisse se prononcer. Cette stratégie préventive permet d’éviter l’achat, la pose, puis le démontage obligé d’un matériel inadéquat.
Gros risques
Ne contournez pas la loi en faisant installer discrètement des pièces non homologuées. Outre le fait qu’elles sont susceptibles de provoquer des phénomènes d’usure prématurée, elles présentent aussi un danger pour la sécurité des occupants et des tiers. La pose de jantes inadéquates peut, par exemple, poser des problèmes d’adhérence dans les virages.
A l’intérieur du véhicule, il faut être extrêmement prudent avec les modifications touchant aux ceintures, même si on pose du matériel dont on croit qu’il assurera un gain en matière de sécurité.
A l’extérieur, les parechocs doivent respecter certaines normes européennes destinées à protéger les piétons. A l’arrière, les ailerons ne doivent, entre autres, pas être coupants afin de protéger les cyclistes ou toute autre personne en cas de choc.
N’oubliez pas que, en cas d’accident, les assurances pourront diminuer, voire refuser, leurs prestations si les transformations n’ont pas été homologuées.
Sébastien Sautebin
CONSEIL PRATIQUE
Chiptuning attention danger!
Le «chiptuning» consiste à changer ou à reprogrammer la puce électronique d’un moteur afin d’en accroître la puissance. Cette opération n’est pas sans risques. Les fabricants intègrent une marge de sécurité mécanique. Si cette dernière est dépassée, par exemple en modifiant un moteur de 200 à 300 ch, le risque d’usure prématurée, voire de casse du moteur ou d’autres éléments, notamment de transmission, est bien réel.
De plus, à l’exception des cas où le travail a été accompli par un partenaire agréé par la marque, une modification du moteur implique généralement la perte de la garantie.