Sous la couette, personne n’est à l’abri d’un couac. Les troubles sexuels touchent aussi bien les hommes que les femmes et cela à n’importe quel stade de l’existence. Le plus souvent ces troubles puisent leur origine dans de fausses croyances liées à la sexualité, mais sont aussi les symptômes de problèmes d’ordre physiologique, psychique ou relationnel. Leur impact émotionnel et physique n’est pas à négliger et, pour y pallier, une consultation chez un sexologue peut s’avérer nécessaire.
Pourquoi et quand consulter?
Lorsque sa vie sexuelle est source de souffrance pour soi ou pour le couple, de manière suffisamment durable, il est conseil-lé de demander une aide extérieure. Concrètement, on peut consulter lors de troubles ou de difficultés liés au désir sexuel, à l’excitation, à l’éjaculation, à l’orgasme, à des douleurs lors des rapports, à l’orientation ou aux comportements sexuels, etc.
A qui s’adresser?
En cas de questions d’ordre général sur la sexualité, ou en cas de malaise sur l’un des aspects de sa vie intime, on peut se rendre aux consultations de planning familial*.
En cas de trouble sexuel, il convient de se tourner d’abord vers un médecin de premier recours (généraliste, gynécologue, urologue). Si son médecin n’est pas formé ou sensibilisé à ces questions, mieux vaut alors s’adresser à un sexologue.
Mais ces spécialistes sont en réalité peu nombreux. En Suisse romande, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) proposent une consultation interdisciplinaire en sexologie. Pour les autres régions, la Société suisse de sexologie (SSS) (lire l’encadré) tient à disposition des patients des noms de praticiens privés.
Qui est sexologue?
Ce titre n’est pas protégé. Pour l’heure, en effet, la sexologie ne fait pas l’objet d’une spécialisation médicale à part entière. Se situant au carrefour de plusieurs disciplines, elle est ouverte aux différents acteurs de la santé. Toutefois, dans les faits, les psychiatres et les psychologues, au bénéfice d’une formation de psychothérapeute et de sexologie, sont les mieux formés pour diriger une sexothérapie.
Y aller seul ou en couple?
Tout dépend de la demande du patient et de la nature de son problème. La démarche peut être individuelle dans un premier temps, mais il n’est pas exclu que le spécialiste demande à voir le partenaire pour mieux évaluer la situation et la traiter.
La consultation
Lors des premières séances, le sexologue cherchera à déterminer les origines du dysfonctionnement par un diagnostic d’exclusion. Les causes peuvent être diverses, aussi bien psychologiques que somatiques. En effet, derrière un manque de désir peut se cacher une dépression ou des troubles anxieux. Des douleurs lors de la pénétration peuvent être signe chez une femme de problèmes gynécologiques traitables, tout comme l’absence d’érection chez l’homme peut être le symptôme avant-coureur de troubles cardiovasculaires graves, d’où l’importance de ne pas minimiser ces problèmes.
Les traitements
Selon le diagnostic, différents types de médecins peuvent intervenir au cours du traitement. Celui-ci peut prendre plusieurs formes, qui se combinent parfois: approche comportementale, analytique, thérapie individuelle ou de couple, aide médicamenteuse, etc.
Quel remboursement?
Pour être prise en charge par l’assurance maladie de base, la sexothérapie doit être dirigée par un médecin ou par un psychologue délégué par un psychiatre et agissant sous ses instructions. De plus, le trouble doit avoir une valeur de maladie aux yeux de la LAMal. Avant d’entreprendre le traitement, il ne faut pas hésiter à aborder la question de sa prise en charge avec son médecin et en faire la demande par écrit auprès de sa caisse maladie.
Elodie Lavigne
* Plate-forme d’informations des centres de consultation en santé sexuelle et reproductive en Suisse et adresses souswww.isis-info.ch
La Société suisse de sexologie (SSS)
Fondée en 2008, la SSS est au service du public et des professionnels de la santé. Son but: promouvoir la sexologie en tant que discipline scientifique et universitaire. La SSS souhaite aussi clarifier et améliorer l’offre dans le domaine pour les patients. Elle vise la certification de ses membres et, à terme, la reconnaissance du titre de «sexologue». Sur son site seront prochainement répertoriées des adresses de sexologues conseillés.
www.swissexology.ch