Au cours des dernières années, la conception des sèche-linge a passablement évolué. Les progrès techniques ont notamment permis de réduire leur consommation d’énergie démoniaque. En effet, il faut savoir qu’ils grillent deux à trois fois plus d’électricité que les lave-linge. Chaque année, on estime que leur utilisation pompe environ 800 millions de kilowattheures en Suisse.
Place aux pompes à chaleur
Malgré cette évolution, le principe de base d’un sèche-linge domestique n’a pas bougé d’un iota: l’humidité des textiles est extraite en l’exposant à un flux d’air chaud et sec. Ce qui a changé, c’est le processus qui génère ce courant chaud. En effet, les résistances électriques qui équipaient les premiers modèles ont cédé leur place à une pompe à chaleur. Comme son nom l’indique, elle récupère la chaleur de l’air qui a servi à sécher le linge. Cette évolution technique engendre un gain énergétique non négligeable: par rapport aux anciennes machines qui rejetaient la chaleur dans la pièce, l’économie d’énergie peut atteindre 40%.
L’encrassement accentue l’appétit
Qu’ils soient dotés de la dernière technologie ou qu’ils soient plus conventionnels (à condensation), les sèche-linge sont tous équipés d’un circuit d’air fermé. En traversant le linge, le flux d’air chaud entraîne avec lui l’humidité, mais pas seulement. En effet, de petites fibres de textile et des poussières en tout genre viennent se loger dans les entrailles de l’appareil.
Tous ces résidus qui se déposent dans les conduits – et notamment dans le condenseur – ne sont pas sans conséquences. Ils plombent l’efficacité de l’appareil. Cela se traduit par une augmentation des temps de séchage et, fatalement, par une explosion de la consommation d’électricité. Pour un modèle classique, cette hausse peut dépasser 50% et, pour les modèles à pompe à chaleur, jusqu’à 25% en cas d’encrassement sévère.
Condensateur inamovible
Pour pallier ce problème, les constructeurs ont équipé leurs appareils de filtres qui empêchent les fibres et les poussières de s’accumuler dans la machine. Mais le nettoyage scrupuleux de ces filtres, après chaque utilisation, n’est pas suffisant. Il faut extraire ponctuellement le condensateur pour le décrasser en le passant sous l’eau. Or, sur les modèles de dernière génération, le condensateur est relié à la pompe à chaleur par un réseau de tuyauterie fixe. Si bien qu’il est impossible de le retirer pour le nettoyer. Lorsque son encrassement exige un entretien, le démontage de l’appareil est inéluctable!
Les fabricants ont certes pensé à protéger les condensateurs fixes en les affublant de filtres protecteurs supplémentaires. Mais cette mesure n’est pas une barrière absolue, car de petites quantités
de poussières parviennent malgré tout à passer. Et, comme les filtres se détériorent avec le temps et que leur qualité peut varier, l’appareil finira par s’encrasser doucement mais sûrement.
Entretien méticuleux
Pour prévenir ou, du moins, atténuer le phénomène, la règle d’or est la même pour tous les types de sèche-linge: nettoyer les filtres après chaque utilisation, s’assurer que leur état est bon et leur positionnement correct. Lorsqu’ils présentent des traces d’usure, ils doivent être remplacés sans attendre.
Si, malgré toutes ces précautions, vous constatez que les cycles de séchage prennent plus de temps qu’à l’accoutumée, il faudra certainement vous résoudre à faire contrôler et réviser votre appareil. Comme cette opération exige son démontage complet, elle peut prendre entre deux et quatre heures de travail, selon le modèle.
Le conseil le plus sensé qu’on peut donner, c’est de préserver son sèche-linge en l’utilisant le moins possible. Le bon vieux étendage est nettement plus écologique et économique. Certes, l’air et le soleil n’ont pas toujours la même intensité. Mais leur panne passagère n’occasionne aucuns frais ruineux...
Christophe Inaebnit