Migros vient encore d’élargir sa ligne «bon marché» et propose, depuis quelques mois, un pressing M-Budget à sa clientèle lausannoise des succursales du Closelet et des Bergières. Ce type d’offre existe déjà en ville de Zurich. En Suisse romande, ce service n’en est qu’à ses débuts. Si le test lausannois rencontre un réel intérêt, il devrait être élargi à une dizaine d’autres magasins d’ici à décembre.
«Aujourd’hui, les clients cherchent le côté pratique et demandent d’avoir tout sous la main», commente Jacqueline Pisler, porte-parole de Migros Vaud. Dans les centres commerciaux où il n’y a pas de blanchisserie, Migros pourrait combler le vide.
Pour coller à l’appellation M-Budget, le distributeur affiche des prix particulièrement bas. La chemise est à 3,90 fr., alors qu’un petit tour d’horizon auprès d’autres pressings indique des tarifs allant de 4,50 à 7 fr. La concurrence est distanciée. Idem pour une robe ou une veste, qui entrent dans la catégorie «autres vêtements», facturés 7,90 fr. par Migros. Ailleurs, le client devra débourser pas loin du double.
Service limité
Même les magasins de la chaîne 5àSec, leader sur le marché romand, n’ont pas des tarifs si bas, puisqu’ils facturent 4,90 fr. pour une chemise et 10,90 fr. pour une robe ou une veste. Pourtant, c’est cette même société qui accomplit le travail pour Migros, en sous-traitance.
Dès lors, comment expliquer cette différence de tarifs pour les clients de Migros et les clients directs de 5àSec? «Le service proposé par Migros Vaud est limité à la prise en charge et la restitution des vêtements, explique Philippe Labhard, directeur de 5àSec en Suisse. Le client n’y trouvera pas son compte s’il a besoin de conseils et il ne pourra pas faire nettoyer spécifiquement une tache, par exemple.»
Autre explication, qui pèse lourd dans la facture: le délai. En effet, la pub M-Budget promet que les vêtements déposés à la caisse accueil seront prêts en trois jours au maximum. «Dans nos pressings, continue Philippe Labhard, le délai standard est de 24 heures. Et, s’il y a urgence, il existe toujours la possibilité de récupérer le soir même un article déposé le matin.»
Dès lors, il semble justifié de payer plus cher ce service, complet et plus rapide. Mais on ne voit pas ce qui retiendrait un client qui ne serait pas pressé, et dont les vêtements n’auraient pas de taches nécessitant un nettoyage particulier, d’aller profiter de l’offre la meilleur marché.
J. F.