Al’Université de Bonn, on enfile des gants de vaisselle pour faire avancer la science. 75 plongeurs-test – des hommes et des femmes originaires de différents pays d’Europe – ont dû nettoyer 140 services, assiettes, couteaux, casseroles etc. La consigne était simple: «Faites la vaisselle comme à votre habitude.»
But de l’opération: examiner la consommation d’énergie et l’efficacité du nettoyage. La vaisselle à la main a été effectuée dans un évier à deux lavabos. En parallèle, des lave-vaisselle modernes ont également été testés.
Les 140 pièces à nettoyer représentent l’échantillon type utilisé lors des tests européens de lave-vaisselle. Il correspond à la quantité de vaisselle nécessaire lorsqu’une famille de plusieurs personnes partage un repas copieux, avec entrée et dessert.
Premier constat: la manière de nettoyer est propre à chacun. Les plus économes utilisent de 20 à 30 litres d’eau par lavage, tandis que le plus gros gaspilleur du test en a répandu 345! La consommation moyenne est de 88 litres, soit six fois plus qu’un lave-vaisselle moderne. Même les modèles plus anciens s’en sortent avec moins de 25 litres.
Imbattable mécanique
Le lave-vaisselle consomme moins d’énergie que l’homme: seulement 1,5 Kw/h contre 2,4. Et dans l’ensemble, il nettoie aussi mieux.
Les machines ont, en effet, obtenu 4 points (sur un total de 5) pour la propreté, alors que la moyenne des plongeurs se situe au-dessous de 3,5 points. Et l’énergie grise, c’est-à-dire l’énergie nécessaire au processus de fabrication d’un lave-vaisselle, n’estompe pas la supériorité de la machine sur l’homme, puisque 90% de la charge que constitue un tel appareil pour l’environnement est générée lors du lavage. Ces résultats sont une heureuse nouvelle pour les détenteurs de lave-vaisselle, donc pour 60% des ménages helvétiques.
Plongeur économique
Quant aux adeptes de la plonge, ils feraient bien de reconsidérer leur façon de poutser. Le test a permis d’en identifier trois types: le super plongeur, le plongeur insouciant et le plongeur économe. Le super plongeur ne se préoccupe que du résultat, alors que rien n’a d’importance pour le plongeur insouciant. Or, tous deux sont souvent d’énormes gaspilleurs, comparés au plongeur économe qui tend à restreindre sa consommation d’eau et d’énergie. De plus, le test a révélé que ni la quantité d’eau, de produit ou d’énergie utilisés, ni le temps consacré à la vaisselle, n’améliorent de manière significative la propreté (lire nos conseils).
Enfin, il ressort encore du test que la prédisposition au gaspillage ne dépend pas du sexe du plongeur, et qu’il existe, en matière de propreté, quelques différences internationales: dans les pays germanophones, la vaisselle serait, par exemple, moins étincelante qu’en Turquie.
Urs Fitze / jd
conseils
Nettoyage «écolo-économique»
Au lave-vaisselle:
- ôtez les restes avec des couverts sales;
- ne rincez pas à la main;
- fermez toujours bien la porte pour que les saletés ne sèchent pas;
- placez en bas la vaisselle la plus sale;
- dosez le produit à vaisselle — sans phosphates, ni chlore actif — en fonction de la dureté de l’eau (renseignements auprès de la commune ou du service des eaux); évitez les tablettes: le dosage est impossible;
- nettoyez souvent les filtres;
- préférez les programmes «court» ou «économique»;
- ne lancez la machine que pleine: deux programmes «machine à moitié remplie» consomment plus qu’un programme entier.
A la main:
- ne lavez pas sous l’eau courante, cela gaspille jusqu’à 150 l d’eau superflue par vaisselle;
- ne mélangez pas la vaisselle très sale et peu sale;
- laissez tremper les restes tenaces.