Médicaments par la poste

Quelque 6000 clients se sont déjà laissé séduire par MediService, qui propose la vente de médicaments par correspondance.

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Bon à Savoir 03-1997

03.12.1997

Sylvie Fischer

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Mediservice SA, basée dans le canton de Soleure, a commencé son activité ce printemps et l’a étendue depuis juillet en Suisse romande «dans tous les cantons où la législation ne nous l’interdit pas», indique sa direction. C’est-à-dire «partout sauf dans le Jura, à Neuchâtel et à Genève». Et cela marche: quelque 6000 clients se sont déjà laissés séduire par ce système de livraison directe de médicaments.
Y trouvent-ils leur intérêt? A vrai dire, la majorité des économies va dans la poche de l’assurance. Une ristourne de 50 fr. par an va cependant au client qui s’engage à acheter par ce biais la majorité de ses médicaments.
Mais «les économies dont bénéficie l’assurance permettent de diminuer les coûts du système de santé en
général», plaide Mediservice.
Nombre de pharmaciens cantonaux pensent que le patient n’a rien y à gagner. Les problèmes de délais et de suivi sont souvent invoqués.
• A Fribourg, il existerait une «interdiction indirecte» rendant impossible ce type d’activités (l’«offre à domicile» d’agents thérapeutiques étant interdite).
• A Genève, on souligne «les dangers de l’envoi postal»: certains médicaments doivent être maintenus au frais, des erreurs sont possibles.
• A Neuchâtel, on relève la difficulté du contrôle de provenance des médicaments envoyés par la poste, et le danger de disparition de certaines pharmacies de campagne.
• Le Conseil d’Etat vaudois n’a pas encore arrêté sa position. Dans un rapport sur une initiative législative demandant d’interdire l’envoi de médicaments par la poste, il relève que «toute tentative différente de distribution des médicaments qui semblerait présenter une efficacité et une sécurité raisonnables tout en agissant sur la baisse des coûts ne peut être écartée d’emblée». Une commission ayant été chargée d’examiner la question, il souhaite attendre ses conclusions avant de trancher.

Exceptions ou non
La question est finalement de savoir s’il faut interdire tout envoi de médicaments, ou si des exceptions sont possibles. L’avant-projet de la loi fédérale sur les agents thérapeutiques le permettrait pour les médicaments prescrits, si le suivi médical et le conseil sont assurés. Et si le Conseil fédéral le décide.
• En Valais, des exceptions à la vente en pharmacie peuvent déjà être accordées, «s’il est démontré que la sécurité et le conseil sont garantis aux patients».
«Notre système a fait l’objet d’un contrôle du canton de Soleure. La remise rapide du médicament en main propre et le conseil de pharmaciens sont assurés», plaide Mediservice, qui estime dès lors injustifiées les entraves mises à son commerce par d’autres cantons.
Sylvie Fischer

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