Une récente lettre interne du Groupe Mutuel est parvenue jusqu’à notre rédaction. Destinée au réseau de vente de la caisse maladie, on y découvre le «Grand concours Santé» proposé par le groupe. A gagner, plus de cent prix d’une valeur totale de 300 000 fr. Imaginez: voyages à Cuba ou au Mexique, croisière dans les Caraïbes, mais aussi des voitures valant jusqu’à 35 000 fr.
Mais ne vous réjouissez pas trop vite! Ce concours ne s’adresse pas aux assurés mais uniquement aux vendeurs d’assurances. Que doivent-ils faire pour gagner? Rien de plus simple, il leur suffit de vendre un maximum d’assurances maladie en un minimum de temps. Mais attention, pour que les nouveaux contrats signés soient pris en compte dans le jeu, l’assuré démarché doit non seulement souscrire l’assurance de base, mais aussi une assurance complémentaire, au minimum.
Sur le dos des assurés?
Avec un tel concours, ne doit-on pas craindre que les courtiers favorisent leurs chances de gains plutôt que l’intérêt réel de leurs clients? Nous avons interpellé Yves Seydoux, porte-parole du Groupe Mutuel, à ce sujet: «Ce concours est certes incitatif, mais il n’est pas l’élément principal. Si l’offre est mauvaise, les courtiers ne la proposeront pas, car ils tiennent à leur réputation.» Selon Yves Seydoux, ce concours fait partie du budget consacré à l’acquisition indispensable de nouveaux assurés, et s’explique par le fait que les ventes sont réalisées par un réseau de vendeurs externes et de courtiers indépendants.
Mais cela pose une nouvelle question: les vainqueurs du concours iront-ils se dorer au soleil grâce à l’argent versé pour les primes d’assurance maladie de base? «Le financement est essentiellement couvert par nos activités d’assurances privées, explique Yves Seydoux. Seule une partie des frais administratifs de l’assurance obligatoire, qui ont d’ailleurs baissé l’an dernier, est consacrée à ce budget.» Combien exactement? On n’en saura pas plus. Mais on s’en souviendra lors des prochaines annonces de hausse des primes…
Yves-Alain Cornu