Pendant les jours froids de l’hiver, les appartements deviennent trop secs. Et cela peut provoquer de véritables problèmes de santé, comme l’explique l’Office fédéral de la santé publique (OSFP): «Lorsque l’humidité de l’air ambiant diminue nettement au-dessous de 30% pendant plusieurs jours, cela provoque l’assèchement de la peau et des muqueuses (yeux, nez et gorge). Les conséquences peuvent être des sensations de dessèchement et des irritations, des conjonctivites, de l’eczéma et l’augmentation du risque de refroidissement. Ces problèmes touchent tout particulièrement les personnes âgées, les personnes qui ont les muqueuses sensibles ainsi que les porteurs de lentilles de contact.»
Humidifier si nécessaire
Pour une qualité optimale de l’air ambiant, l’OFSP recommande une humidité de 30% à 50%. Il existe dans le commerce des hygromètres de salon (généralement couplés à un thermomètre) qui suffisent à contrôler ce paramètre. Au cas où l’air s’avère effectivement trop sec, l’utilisation d’un humidificateur est indiquée. Mais attention: certains modèles rejettent de nombreux microbes dans l’air ou peuvent faire augmenter dangereusement le niveau d’humidité (lire l’encadré ci-contre).
Pour distinguer les bons des mauvais appareils, nous avons fait tester dix modèles en laboratoire. Ceux-ci étaient soit de type «vaporisateur» (chauffée à 100°C, l’eau du réservoir se transforme en vapeur et se diffuse dans l’air); «évaporateur» (un ventilateur souffle de l’air sur une surface imbibée d’eau, qui s’évapore donc à froid); «atomiseur» (l’eau froide est pulvérisée en micro-gouttelettes).
Hygrostat recommandé
Comme l’indique notre tableau comparatif ci-dessous, seuls quatre appareils sont équipés d’un hygrostat. Ce régulateur est pourtant vivement recommandé, car il interrompt automatiquement la production d’humidité lorsque la valeur souhaitée est atteinte. Ainsi, il n’est pas nécessaire de contrôler en permanence le degré d’humidité de son appartement.
Très puissants, mais dépourvus d’hygrostat, les vaporisateurs Primotecq Sfera et Stadler Form Fred risquent ainsi de trop humidifier l’appartement, ce qui peut être nocif. Ils ont été dévalués pour cette raison (lire l’encadré ci-contre). Détenteur de Primotecq, Fust justifie l’absence d’hygrostat par le faible prix de l’appareil testé. Pourtant, le modèle Satrap en est équipé, pour un prix d’achat tout aussi bas. Stadler Form prévoit de son côté d’en intégrer un dans son prochain modèle.
Beat Camenzind / yac
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Six critères d’évaluation
Les humidificateurs ont été testés en Allemagne par l’Institut de technologie de l’énergie et de l’environnement, et le Laboratoire Dr. Rabe HygieneConsult. Leurs critères:
- Diffusion de germes – La quantité de germes émanant de l’humidificateur et qui se retrouvent dans l’air ambiant a été mesurée dans une chambre de test. Les experts ont relevé la quantité de bactéries et de moisissures diffusées dans l’air après quatre et huit semaines (maximum toléré: 20 000 germes par heure).
- Présence de germes dans l’appareil – Après quatre et huit semaines, les testeurs ont mesuré la quantité de germes présents à l’intérieur des appareils. Si cette quantité dépasse les 1000 germes pour 10 cm2, on peut craindre l’émanation d’odeurs incommodantes dans l’air.
- Capacité d’humidification – Second critère en importance: l’efficacité d’humidification. Le laboratoire a chronométré la durée que met chaque appareil pour augmenter l’humidité de 45% à 60% dans une pièce de 84 m3 (30 m2 au sol pour une hauteur de 2,80 m). Durée maximale admise pour atteindre cette valeur: 90 minutes à la puissance maximale.
- Ecart entre l’humidification mesurée et celle annoncée par le fabricant – Les experts ont comparé la quantité d’eau diffusée après trois heures avec les données techniques annoncées sur le mode d’emploi de chaque appareil.
- Maniabilité et fonctionnement – Les experts ont relevé les éventuels problèmes à l’utilisation (fuites d’eau, bords coupants, hygrostat déficient, etc.).
- Mode d’emploi – Les points faibles des modes d’emploi ont été notés (règles de sécurité, entretien, etc.).
Précautions
Trop humidifier, c’est aussi risqué!
Selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), les humidificateurs fonctionnant par atomisation sont déconseillés car ils diffusent le plus grand nombre de germes dans l’air (les deux exemples de notre comparatif le montre d’ailleurs clairement, en particulier le modèle Turmix AX 400). Quant aux modèles fonctionnant par vaporisation ou par évaporation, ils ne contaminent en principe pas l’air, mais peuvent diffuser de mauvaises odeurs s’ils ne sont pas nettoyés régulièrement.
Par ailleurs, si un air ambiant trop sec est néfaste, un air trop humide l’est tout autant! Dès 50% d’humidité, les acariens prolifèrent, au-delà apparaissent des traces d’humidité comme la buée sur les vitres, les tapisseries décollées, des taches sur les murs et, surtout, des moisissures. Ces dernières peuvent entraîner des affections des voies respiratoires, notamment de l’asthme et des allergies.
Deux appareils pénalisés
Les humidificateurs à vaporisation (eau chauffée) sans hygrostat peuvent être problématiques. Ainsi, les modèles Primotecq Sfera et Stadler Form Fred, plutôt bien notés au demeurant, dégagent une quantité particulièrement élevée d’humidité si on les laisse enclenchés à plein régime sans y prêter attention. Pour cette raison, la note globale de ces deux appareils a été dévaluée d’un demi-point (lire le texte ci-contre).