Autant que cela se sache: il est interdit d’utiliser son téléphone mobile lorsqu’il pleut! Bien sûr, vous pouvez enfreindre cette interdiction, mais en cas de dégât matériel, la garantie ne sera pas valable. C’est la conclusion implacable à laquelle sont arrivés récemment deux de nos lecteurs.
Daniel Perrenoud est sergent-major de gendarmerie. Le 26 décembre dernier, il était au front lors du fameux ouragan Lothar. A la cinquième communication, son Panasonic EB-GD90 rend l’âme. Verdict de l’atelier de réparation: oxydation due à l’infiltration d’un liquide. On s’en serait douté... Or, le mode d’emploi précise: «Evitez tout contact avec des liquides.» Mais aussi, un peu plus loin, que «la garantie n’est pas applicable en cas de dégâts accidentels dus à la négligence». Autrement dit: il n’y a plus qu’à échanger l’intérieur de l’appareil (tout l’électronique) contre du neuf, aux frais de notre lecteur. «Il s-
rait dès lors judicieux que Panasonic informe clairement sa future clientèle que leurs téléphones mobiles ne peuvent être utilisés qu’en cas de beau fixe», conclut Daniel Perrenoud.
n Problème général
Le problème est toutefois général. Le cas de Sandrina Mindren, à Etoy, nous le prouve. Elle a, elle aussi, imaginé que son Alcatel One Touch easy serait réparé sous garantie lorsqu’il est tombé en panne trois mois après son acquisition. Et
a aussi dû déchanter: «Les conditions de garantie ne couvrent malheureusement pas les dommages occasionnés à votre appareil», lui a répondu le Swisscom Shop de Morges. La faute à l’humidité, une fois encore. Et le mode d’emploi d’Alcatel est très précis: la garantie n’est pas valable lors «d’une exposition à l’humidité ou une infiltration de liquides».
Alors quoi? N’est-il vraiment pas possible d’utiliser un téléphone mobile sous la pluie ou dans sa salle de bains? Eh bien non! En tout cas pas sans risque, répondent unanimement les spécialistes, qui avouent être fréquemment confrontés à de telles situations. «Mais, explique l’un d’eux, comme l’eau peut mettre plusieurs jours, voire plusieurs semaines à oxyder les circuits, neuf clients sur dix jurent leurs grands dieux n’avoir jamais exposé leur appareil à l’humidité! Il suffit pourtant d’un rien: des cheveux encore mouillés, des mains qui sortent du bac à vaisselle, etc.»
n Téléphone étanche
Il n’existe en fait qu’un seul moyen d’éviter ce genre d’avarie: opter pour un téléphone «étanche» (il ne peut être immergé dans l’eau, mais supporte d’importantes éclaboussures). Pour l’heure, seul Ericsson propose un tel modèle (R 250 Pro), mais il pèse 325 g et coûte près de 800 francs.
ll existe en revanche un moyen de (souvent) prolonger la vie d’un appareil oxydé. Sandrina Mindren l’a testé avec succès: nettoyer le vert de gris déposé sur les circuits avec du papier ménage imbibé d’alcool pur, attendre quelques heures, puis réintroduire la carte SIM. Voilà deux mois que le téléphone mobile de notre lectrice marche à nouveau sans problème, alors que les techniciens l’avaient condamné à mort et lui demandaient 300 fr. pour un échange standard.
Oxydation tenace
Agacée d’avoir à se substituer aux spécialistes, Mme Mindren a empoigné son téléphone pour leur demander des comptes: ce type d’intervention est souvent couronné de succès,
lui a-t-on répondu, mais n’offre aucune garantie à moyen ou long terme. Ce que confirment tous les techniciens: on a vu des circuits à nouveau (et définitivement) oxydés plusieurs mois après un tel nettoyage, quand bien même ils n’avaient pas été une nouvelle fois confrontés à l’humidité.
«Je veux bien l’admettre, répond philosophiquement notre lectrice. Mais pourquoi ne pas au moins en avertir les clients et leur proposer l’opération sans garantie à long terme?»
Christian Chevrolet